Un film d’animation provenant de Lettonie raconte l’histoire d’un chat embarquant dans une aventure à travers un univers fantastique menacé par la montée des eaux. Cette œuvre a réussi à obtenir des nominations dans deux catégories aux Oscars.
« Nous avons bénéficié d’un bouche-à-oreille exceptionnel car c’est véritablement une expérience cinématographique », déclare Ron Dyens, producteur français du film Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau, le vendredi 21 février sur France Inter. Ce film a été nommé pour les César et les Oscars.
Ce film d’animation, dépourvu de dialogues, a reçu une nomination pour le meilleur film d’animation aux César, et concourt dans les catégories de meilleur film d’animation et meilleur film international aux Oscars. Il s’est aussi distingué au Festival international du film d’Annecy, y remportant quatre prix. De plus, il fut projeté au Festival de Cannes 2024 dans la section Un certain regard. Une autre distinction obtenue a été le Golden Globe 2025 du meilleur film d’animation.
En France, « nous avons atteint 630 000 entrées », ajoute le producteur. Ce film réalisé par le Letton Gints Zilbalodis a été visionné « plus de deux millions de fois au Mexique », et « plus de 300 000 fois en Lettonie, ce qui correspondrait à 10 millions d’entrées en France si l’on prend en compte la population du pays ».
« Attendre et voir » pour les Oscars
Interrogé sur la décision de produire un film d’animation sans dialogue, Ron Dyens explique que « son rôle est avant tout de découvrir des talents », et que la présence de dialogues ne l’influence pas particulièrement : « Je ne me dis pas qu’il est nécessaire de créer un Disney avec des animaux humanisés, bien au contraire, je préfère même faire l’inverse. Les films sans dialogue, à l’image de The Artist, ont souvent surpris le public, et au final, ils fonctionnent. »
Il exprime sa frustration face à la situation en France, où « bien qu’il y ait beaucoup de moyens financiers, il y a aussi une grande réticence ». Selon lui, « avec de nombreux financements disponibles et un grand nombre de comités de lecture, l’audace en pâtit, ce qui est regrettable pour les auteurs, les producteurs et les spectateurs ». Il préfère « rechercher ce qui sort un peu de l’ordinaire ». Cela implique des défis, comme il le souligne : « Ce qui est compliqué, c’est de proposer cette diversité alors que le temps consacré à la culture n’a pas vraiment évolué par rapport à l’offre culturelle. Les gens ne savent pas où se rendre, et avec toutes les plateformes disponibles, c’est compliqué. »
Quant aux Oscars, prévus le 3 mars, Ron Dyens reste prudent : « On verra. » Il mentionne qu’il est en compétition avec de nombreux films de qualité : « Je garde la tête froide parce que cette année est particulièrement riche en bonnes productions, avec des films comme Vice Versa 2, Le Robot sauvage, ainsi que deux autres films indépendants tels que Mémoires d’un escargot et Wallace et Gromit. La concurrence sera rude. »