Le plus grand cas de violence sexuelle pour les enfants de la France ouvre lundi à Brittany, avec Joel Le Scouarnec accusé de viol et d’agression sexuelle sur des centaines de jeunes patients dans divers hôpitaux au fil des décennies. Faisant écho au récent scandale de Pellicot, le procès soulève des questions sur les échecs institutionnels dans le système de santé français.
Le procès de Joel Le Scouarnec, qui est accusé d’une échelle sans précédent d’abus sexuels sur les enfants, a envoyé des ondes de choc à travers la France, soulevant des questions sur la capacité du système de santé publique à protéger ses patients les plus vulnérables.
En 2017, la police a découvert une cache de poupées sexuelles, de perruques et de pornographie juvénile au domicile du Scounnec après son arrestation pour avoir violé un voisin de six ans.
Les enquêteurs ont également trouvé des journaux électroniques détaillant méticuleusement près de trois décennies de viols présumés et d’agressions sexuelles contre des centaines de jeunes patients dans divers hôpitaux.
Cette découverte a conduit à la condamnation de Le Scouarnec en 2020 pour le viol et l’agression sexuelle de quatre mineurs, dont ses nièces et un patient.
Amélie Leveque – l’une des victimes présumées du chirurgien – a déclaré à Franceinfo:
« Personne ne peut imaginer l’horreur. Il a fait des gestes vulgaires, en utilisant un langage grossier. C’est pourquoi je le décris comme« méchant »… parce que c’est une petite fille de neuf ans qui le rappelait. J’ai beaucoup pleuré. .
Échoes d’essai de viol Pellicot
Mais les crimes présumés de Le Scouarnec vont au-delà de ces condamnations.
Les procureurs l’ont maintenant inculpé du viol aggravé et de l’agression sexuelle de 299 personnes – dont beaucoup d’enfants – dont certains auraient été abusés sous l’anesthésie.
L’ancien chirurgien, maintenant âgé de 74 ans, aurait admis bon nombre de ces accusations, bien que ses avocats aient refusé de commenter avant le procès.
L’ouverture du procès dans la ville de Breton de Vannes coïncide avec une période de contrôle intense des crimes sexuels en France, à la suite de la condamnation de Dominique Pellicot en décembre.
Pellicot a été reconnue coupable de droguer sa femme et de faciliter son viol par des dizaines d’hommes, une affaire qui a horrifié le monde et a mis en évidence les échecs systémiques pour prévenir de tels crimes.
Échecs systémiques
Le cas du Scouarnec mettra en lumière les mécanismes de surveillance des soins de santé du pays.
En 2005, Le Scouarnec a été condamné à une peine de quatre mois suspendus pour la pornographie juvénile et a obtenu un emploi à l’hôpital public Quimperlé l’année suivante.
Malgré les préoccupations d’un psychiatre concernant son comportement en 2006, il a continué à pratiquer dans les hôpitaux publics et à travailler avec des enfants jusqu’à son arrestation en 2017.
Cela a laissé les victimes et les groupes de plaidoyer se demandant comment le système de santé n’a pas protégé les mineurs.
Le procureur Stephane Kellenberger a lancé une enquête distincte pour déterminer si des agences ou des particuliers ont une responsabilité pénale pour ne pas avoir empêché l’abus présumé.
Victimes traumatisées
L’enquête sur les crimes présumés du Scounec a été minutieuse, impliquant le suivi des victimes potentielles en faisant correspondre les descriptions des journaux avec les dossiers de l’hôpital.
De nombreuses victimes, anesthésiées lors des abus présumés, ne se souvenaient pas mais présentaient des symptômes de stress post-traumatique, comme le documentent les psychiatres.
Un récit particulièrement pénible implique Mathis Vinet, qui avait 10 ans, alors qu’il aurait été agressé par Le Scouarnec en 2007.
La vie de Mathis est entrée dans la toxicomanie après la visite de l’hôpital, et il est décédé d’une surdose en 2021, peu de temps après avoir appris les abus présumés.
Sa famille – les plaignants dans l’affaire – blâment Le Scouarnec pour la mort de Mathis.