Le mardi, une foule de manifestants s’est rassemblée devant le siège de l’Ordre national des médecins à Paris pour le début du procès de l’ancien chirurgien.
Une manifestation a été organisée devant le siège de l’Ordre national des médecins à Paris le lundi 24 février, alors que débutait le procès de Joël Le Scouarnec devant la cour criminelle du Morbihan. Cet ancien chirurgien est accusé de viols et d’agressions sexuelles ayant impliqué près de 300 patients, souvent mineurs au moment des faits. Sonia Bisch, qui a fondé le collectif « Stop aux Violences obstétricales et gynécologiques » et a pris part à la manifestation, a exprimé son incompréhension sur France Inter en déclarant : « L’Ordre des médecins est partie civile [dans le procès Le Scouarnec], on ne comprend pas parce qu’on aurait voulu qu’il agisse depuis 2006 ».
Dès 2006, soit 11 ans avant que Joël Le Scouarnec ne soit mis en examen pour « viols » et « agressions sexuelles » sur presque 300 enfants, plusieurs organismes hospitaliers et le ministère de la Santé avaient été informés de la condamnation du chirurgien en 2005 pour « détention d’images pédopornographiques », comme l’a rapporté 42mag.fr en 2023. Pour Sonia Bisch, « affirmer que l’Ordre des médecins soutient les victimes alors qu’il n’a pas agi, ni assuré leur sécurité, c’est indigne ». Elle considère que l’Ordre a aussi la responsabilité de « assurer la protection des patients » et de « suspendre les professionnels, notamment lorsqu’ils sont mis en examen ».
« Omerta »
« Nous dénonçons l’impunité des médecins et l’inaction de l’Ordre des médecins année après année, et là ça suffit », déclare-t-elle avant de poursuivre : « Il existe une véritable omerta, avec des professionnels et des institutions qui se protègent les uns les autres, ce qui empêche de mettre fin à ces situations. » Interrogée sur le procès de Joël Le Scouarnec, Sonia Bisch « espère que justice sera rendue aux victimes, mais surtout qu’une prévention sera mise en place, car ces violences concernent tout le monde et il est indispensable d’agir pour les contrer ».