Le Premier ministre François Bayrou rassemble les principaux ministres ce mercredi pour s’attaquer à l’un des problèmes les plus urgents de la France – la gestion des flux de migration plus efficacement. Cela vient car le gouvernement français reste divisé sur la meilleure approche de l’immigration et des tensions croissantes avec l’Algérie.
À partir de 14h00, une dizaine de ministres se réuniront pour un « Conseil interministériel sur le contrôle de l’immigration » (CICI) dans le but de renforcer plus efficacement les stratégies nationales, européennes et diplomatiques pour réglementer la migration.
Parmi les personnes appelées à la table figurent le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, la ministre de la Santé et du Travail, Catherine Vautrin, le ministre de la Justice Gérald Darmanin, et plusieurs autres.
La réunion – qui devrait durer un peu plus d’une heure – se terminera par une déclaration de Bayrou.
Un objectif clé sera la mise en œuvre du pacte européen d’asile et de migration, adopté en mai dernier et à prendre effet à la mi-2026. Le pacte vise à resserrer le dépistage des frontières et à améliorer la solidarité parmi les nations de l’UE.
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Différend avec Alger
Le CICI – créé à l’origine en 2005 – a récemment été réactivé par Retailleau en réponse à l’augmentation des pressions de migration.
«Le peuple français s’attend à un plus grand contrôle sur les flux de migration», a-t-il souligné lors de l’annonce du renouveau du conseil en janvier.
Le moment de la réunion de mercredi est particulièrement important, venant quelques jours seulement après une attaque de couteau tragique dans la ville française orientale de Mulhouse, aurait commis par un ressortissant algérien.
L’incident a intensifié le différend diplomatique en cours avec l’Algérie, qui a refusé à plusieurs reprises de ramener les ressortissants expulsés de la France.
Bayrou n’a pas haché les mots lundi, appelant le refus de l’Algérie de coopérer «inacceptable».
Il a révélé que le suspect avait été présenté aux autorités algériennes pour expulsion dix fois – à chaque fois sans succès.
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Ligne dure ou dialogue?
Avec le montage de la pression, le gouvernement reste divisé sur la façon de s’adresser à l’impasse avec l’Algérie.
Le ministre de l’Intérieur, Retailleau, a plaidé pour une position plus difficile – notamment en révoquant les privilèges pour les diplomates algériens et les fonctionnaires.
La porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a évolué des allocations de visas réducteurs, en particulier pour les personnages clés des relations franco-algériennes. « Nous n’avons pas à délivrer autant de visas », a-t-elle fait remarquer lundi, faisant allusion à des restrictions ciblées pour les responsables algériens influents.
Retailleau est allé encore plus loin – s’alignant avec les anciens premiers ministres Édouard Philippe et Gabriel Attal – en remettant en question des accords plus larges avec l’Algérie remontant à 1968.
Le ministre des Affaires étrangères Barrot, cependant, reste prudent. « Le simple fait de couper des visas vers un pays ne fonctionne pas », a-t-il insisté dimanche.
Il a souligné que lorsque la France a réduit le nombre de visas dans le passé, le taux d’expulsion annuel était d’environ 800.
Mais lorsque la coopération diplomatique s’est améliorée, ce nombre a triplé.