La Cour européenne des droits de l’homme a statué contre la France pour la mort de 2014 du militant Rémi Fraisse, mettant en évidence les préoccupations concernant les tactiques policières et le recours à la force lors des manifestations.
Dans une décision historique, la principale cour des droits de l’homme d’Europe a appelé la France à repenser ses méthodes de police après qu’une décision a condamné jeudi le pays pour une opération d’application de la loi de 2014 qui a entraîné la mort d’un activiste environnemental de 21 ans, Rémi Fraisse.
Fraisse – un étudiant passionné en botanique – a été tué lors des manifestations contre un barrage prévu à Sivens, près de la ville du sud de la française de Toulouse.
Il a été frappé par une grenade Stun lors des affrontements entre les manifestants et la police, suscitant des troubles généralisés dans plusieurs villes françaises.
La France interdit l’utilisation de la police de grenades qui ont tué un manifestation de barrage
La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a déterminé que la France avait violé l’article 2 – le droit à la vie – de la Convention européenne sur les droits de l’homme, citant des garanties inadéquates contre l’utilisation de la force potentiellement mortelle.
La décision a mis en évidence les dangers de la grenade OF1 – un appareil explosif unique à la France à l’époque – qui a finalement été interdit en 2017.
« Utilisation inappropriée de la force »
Reconnaissant les défis auxquels les forces de l’ordre sont confrontées à la gestion des situations tendues, le tribunal a néanmoins souligné la nécessité d’une plus grande protection dans les opérations de contrôle des foules.
En réponse, la France compensera la famille de Fraisse avec des paiements allant de 5 600 € à 16 000 €.
Pour beaucoup – dont Jean-Pierre Fraisse, le père de Rémi – la décision est une reconnaissance tant attendue de responsabilité.
« Il a fallu plus de dix ans et le soutien de la Cour européenne des droits de l’homme pour que la responsabilité de l’État français dans la mort de Rémi Fraisse soit finalement reconnue. Quelle perte de temps », a déclaré l’avocat Patrice Spinosi, représentant Jean-Pierre Fraisse.
« L’utilisation inappropriée de la force lors des manifestations contre le barrage de Sivens est maintenant établie. Pour éviter davantage de condamnation, la France doit maintenant tirer toutes les conséquences de cette décision et examiner en profondeur sa politique sur le maintien de l’ordre », a-t-il ajouté.
Le gouvernement est toujours aux prises avec un projet controversé du barrage Sivens
Le verdict du tribunal basé à Strasbourg a également réaffirmé que l’enquête criminelle sur l’incident avait été menée de manière indépendante et impartiale.
Cependant, avec l’utilisation inappropriée de la force désormais officiellement établie, les experts juridiques et les militants exhortent la France à prendre des mesures décisives dans la réforme de ses stratégies de police.