Cette suggestion incite l’Union européenne, l’OTAN, ainsi que « les pays alliés » à renforcer et étendre leur appui politique, économique et militaire envers l’Ukraine, en réponse à « l’agression de la Russie ». Cependant, un paragraphe du document suscite des désaccords parmi les députés dirigés par Marine Le Pen.
Les parlementaires français se pencheront une nouvelle fois sur la situation en Ukraine mercredi 12 mars. La question qui se pose est de savoir s’il faut ou non encourager la confiscation des avoirs russes actuellement gelés, et surtout, comment ces fonds pourraient-ils être utilisés ? Ce dilemme sera au cœur des discussions alors que les députés examineront une proposition de résolution visant à intensifier l’appui à l’Ukraine.
Le texte, soutenu par le groupe des Centristes Indépendants de Liot, propose spécifiquement la confiscation des actifs russes présents en France. Actuellement, cette proposition législative « interpelle » l’Union européenne afin de « mobiliser sans délai les actifs russes gelés et bloqués, (…) pour appuyer la résistance ukrainienne ainsi que la reconstruction du pays« . Un amendement soutenu par trois parlementaires du groupe Ensemble pour la République (EPR), dont son dirigeant Gabriel Attal, suggère d’élargir l’utilisation de ces ressources pour « renforcer les capacités de défense de l’Europe« .
« Mon abstention est certaine ! »
Ces positions contredisent celle de l’exécutif français, qui s’oppose officiellement à la confiscation des actifs eux-mêmes (qui s’élèvent à environ 235 milliards d’euros), à l’exception des intérêts générés, lesquels sont déjà destinés à soutenir Kiev. De plus, ces propositions ne trouvent pas non plus écho favorable au sein du Rassemblement National (RN) : le parti dirigé par Jordan Bardella n’envisage pas de les soutenir en raison d’un paragraphe sur l’opportunité pour l’Ukraine de rejoindre l’Union européenne.
Effectivement, ce texte symbolique exhorte l’Union européenne à faciliter l’alignement de l’Ukraine avec ses normes, une position qui va à l’encontre des convictions du Rassemblement National. Lors d’un déplacement dans la Manche, le mardi 11 mars, Marine Le Pen, la figure de proue du parti, s’est déclarée « fondamentalement contre« : « Je m’abstiendrai ! Cette méthode est connue : on introduit une résolution favorable à l’Ukraine, mais insidieusement, on y intègre une série d’éléments auxquels on s’oppose fermement. Jamais on ne m’obligera à appuyer un texte prévoyant l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne« , a-t-elle affirmé, tout en accusant Emmanuel Macron de jouer « sur les peurs« .
D’après les informations de 42mag.fr, dans le cas où le texte reste inchangé, le groupe RN prévoit de ne pas participer au vote, mercredi après-midi, même si cela soulève de nouvelles questions sur l’authenticité de son soutien à l’Ukraine. Un collaborateur de Marine Le Pen justifie : « Dès le début, nous avons maintenu notre ligne. L’intégration de l’Ukraine à l’Union européenne représenterait une menace pour nos agriculteurs.«
La source de ce refus pourrait cependant être plus profonde. « On ne va tout de même pas cautionner la stratégie belliqueuse d’Emmanuel Macron« , continue un responsable du parti, reprenant le nouvel argument très présent au sein du RN : « La Russie est sans doute une menace, mais elle n’est pas immédiate. »