Northvolt a été vu comme une promesse européenne dans l’industrie des batteries, en particulier pour les voitures électriques, rivalisant avec les grandes entreprises de Chine et de Corée.
La déroute d’un acteur majeur des batteries en Europe
Le fabricant de batteries suédois Northvolt a déposé le bilan le mercredi 12 mars, marquant l’une des faillites les plus importantes de l’histoire du pays et mettant en lumière un revers préoccupant pour l’industrie européenne des véhicules électriques. Ne pouvant pas rassembler les fonds nécessaires pour continuer ses activités, l’entreprise a annoncé sa faillite. Northvolt employait encore environ 5 000 personnes au moment de cette annonce.
Dans un communiqué, l’entreprise a précisé que, comme beaucoup de sociétés dans le secteur des batteries, elle a dû faire face à une conjonction de difficultés au cours des derniers mois qui ont mis à mal sa stabilité financière. Ces difficultés incluent notamment l’augmentation des coûts financiers, des tensions géopolitiques, des ruptures dans la chaîne logistique, ainsi que des changements dans la demande du marché. Cette solution, bien que délicate, apparaissait comme la seule option viable selon Tom Johnstone, président par intérim du conseil d’administration de l’entreprise, lors d’une conférence de presse. Avec beaucoup de regret, il a exprimé ses excuses aux employés, se disant profondément attristé par la situation.
Les ambitions européennes remises en question
En septembre, Northvolt avait initié une restructuration importante, supprimant un quart de ses postes et concentrant ses ressources sur son site principal à Skellefteå, situé dans le nord de la Suède. Les plans de construction de « gigafactories » au Canada, en Allemagne, ainsi que dans la ville suédoise de Göteborg en coopération avec Volvo, avaient été mis en suspens. Bien que l’entreprise ait bénéficié de la protection offerte par la législation américaine sur les faillites depuis novembre 2024, elle n’a pas réussi à attirer de nouveaux capitaux.
Créée en 2016, Northvolt avait été saluée comme un acteur prometteur pour l’Europe dans le domaine des batteries, à une époque où le continent cherche à combler son retard face aux géants asiatiques tels que CATL et BYD en Chine, ou LG en Corée. Alors que l’Europe ne constitue encore que 3% de la production mondiale de cellules de batterie, elle avait pour ambition de capter 25% du marché global d’ici la fin de cette décennie.