Les tensions en Ukraine et les intimidations venant de la Russie occupent une place centrale dans les médias et les discussions politiques. Pourtant, comme l’a observé 42mag.fr lors d’une rencontre publique du Parti Socialiste en Moselle, il est essentiel pour certains Français que ces sujets ne fassent pas passer au second plan les enjeux économiques et sociaux qui les préoccupent au quotidien.
Le jeudi 13 mars, Volodymyr Zelensky, le président de l’Ukraine, a vivement critiqué les remarques qu’il a qualifiées de « propos manipulateurs » faites par Vladimir Poutine, son homologue russe. Ce dernier aurait réagi à une proposition de cessez-le-feu émanant des États-Unis, et Zelensky l’accuse de vouloir « faire traîner les choses » pour prolonger le conflit armé. En Europe, ce conflit capte toute l’attention, reléguant d’autres débats au second plan, ce qui agace certains.
Certains électeurs de gauche expriment leur frustration face à cette focalisation excessive sur l’Ukraine. Lors d’une rencontre organisée par le Parti Socialiste à Fameck, près de Metz, quelques sympathisants socialistes ont exprimé leur lassitude face à cette situation le 13 mars. Selon eux, d’autres sujets, tout aussi importants, sont négligés.
« Tout est connecté »
Aicha, une mère célibataire élevant quatre enfants, se sent particulièrement éloignée de cette crise. Pour elle, les véritables urgences sont ailleurs. « Je suis désolée de le dire, mais certains retraités peinent à subvenir à leurs besoins. Et il en va de même pour certaines personnes qui ont pourtant un emploi. »
« Honnêtement, j’aimerais que l’on parle davantage des retraites que de l’Ukraine, c’est sûr », confie-t-elle, elle qui travaille comme aide soignante dans un hôpital.
Aichaà 42mag.fr
À Fameck, en Moselle, une région marquée par le déclin de l’industrie sidérurgique, les préoccupations des électeurs de gauche semblent être passées sous silence. « Nous devons rester attentifs aux préoccupations quotidiennes des Français », insiste un sympathisant. Il est d’avis que « les problèmes que nous rencontrons actuellement en France, comme les hôpitaux, l’Éducation nationale, le chômage ou le pouvoir d’achat, sont mis de côté au profit du dossier ukrainien ».
Ces sujets, qui tiennent normalement à cœur aux personnes de gauche, sont éclipsés par les récents événements géopolitiques. Pour Nathan, un jeune militant socialiste de 21 ans, aborder différents sujets en parallèle est indispensable. « Il ne s’agit pas de choisir entre les canons et la sécurité sociale. Il nous faut une sécurité collective et une sécurité sociale ! Et cela nécessite un meilleur système de redistribution. » Pour lui, « tout est connecté », rappelant que des éléments comme la guerre en Ukraine ont contribué à l’augmentation forte des coûts de chauffage cette année.