Des centaines de personnes se sont rassemblées lundi près du site dans les Alpes françaises où un copilote a délibérément écrasé un avion dans le flanc de la montagne il y a 10 ans, tuant les 150 personnes à bord.
L’Airbus A320 appartenant au transporteur à faible coût de Lufthansa, Germanwings, a rencontré sa fin le 24 mars 2015 près du petit village alpin de Le Vernet alors qu’il se rendait de Barcelone à Duesseldorf.
L’accident a tué les 144 passagers et six équipages – un groupe de personnes de 20 pays, dont 72 Allemands et 50 Espagnols.
Les familles des victimes de Vernet ont marqué lundi une minute de silence à 10 h 41 (09:41 GMT), le moment exact une décennie plus tôt lorsque leurs proches sont morts.
Plusieurs responsables français, allemands et espagnols ont déposé des couronnes au cimetière de Le Vernet, où des victimes non identifiées ont été enterrées dans une tombe de masse.
Le directeur général de Lufthansa, Carsten Spohr, a déclaré que la tragédie hantait toujours l’entreprise et avait guidé sa réflexion sur la « responsabilité ».
L’ancien maire Bertrand Bartolini a déclaré à l’agence de presse française AFP que la visite du site de l’accident, où les sauveteurs avaient récupéré des milliers de parties du corps au milieu de l’épave, l’avait profondément marqué.
C’était un « lieu d’horreur absolue », a-t-il dit. « J’ai vu des choses là-bas dont je ne pourrai jamais parler. »
Les familles et les médias frappés de chagrin ont rapidement afflué dans la communauté éloignée, et Bartolini s’est retrouvé à signer des certificats de décès pour 150 personnes en plusieurs exemplaires.
Il a dit qu’il se souvient toujours du couple allemand qui est décédé avec leur fils de 18 mois et le couple marocain récemment marié qui avait prévu de monter à bord d’un vol antérieur mais a été retardé pour des raisons bureaucratiques.
Étudiants parmi les victimes
Les victimes ont également inclus 16 élèves et deux enseignants d’un lycée de la ville de Haltern AM de l’Ouest allemande.
Les adolescents et le personnel rentraient chez eux après un échange scolaire d’une semaine en Espagne.
Mais alors que le vol 4U 9525 a traversé au-dessus de la France, Andreas Lubitz, 27 ans, qui a subi une dépression, a pris la décision qui a scellé le sort de tout le monde à bord.
Lorsque le pilote, le capitaine Patrick Sondenheimer, a quitté le cockpit pour une pause de salle de bain, Lubitz a verrouillé la porte derrière lui et a placé le pilote automatique dans une descente constante.
Au cours des dernières minutes du vol, l’enregistreur vocal ne fait que la respiration de Lubitz alors qu’il ignore les appels des contrôleurs de la circulation aérienne tandis que le pilote hurlant essaie d’ouvrir la porte avec un pied de biche.
Germanwings A320 Crash: pilote verrouillé du cockpit
Nina Theaudin, un allemand qui dirige un camping voisin, a aidé à interpréter les familles des victimes lorsqu’elles sont arrivées au Vernet par la suite.
Elle a déclaré à l’AFP qu’elle avait développé des relations à long terme avec certains de ces proches au fil des ans alors qu’ils retournaient dans la région pour monter sur le site de l’accident.
Elle est devenue amie avec la famille d’une adolescente de Haltern Am See qui est décédée dans l’accident, et sa propre fille est allée rester avec eux en 10e année.