Usha Vance, la conjointe du vice-président des États-Unis, a annoncé son déplacement au Groenland prévu cette semaine. Elle sera escortée par deux hauts fonctionnaires de l’administration Trump. Cette visite revêt une importance particulière au moment où les États-Unis expriment clairement leur intention de prendre possession de ce territoire danois.
Officiellement, cette visite est présentée comme un événement touristique. Dans une brève vidéo mise en ligne sur ses plateformes sociales, Usha Vance, l’épouse du vice-président américain, annonce son départ prévu le jeudi 27 mars pour le Groenland. Elle explique qu’elle se rend sur place pour assister à une grande course de chiens de traîneau que la nation américaine soutient, et pour saluer la longue tradition de respect mutuel qui existe entre les deux pays.
Cependant, ce respect semble unilatéral ces derniers temps. Ce déplacement semble s’apparenter à une nouvelle initiative de pression américaine sur un territoire que Donald Trump a exprimé le désir de vouloir annexer, par la force si nécessaire. Le gouvernement danois, qui conserve la souveraineté sur cette vaste île, ne s’y est pas trompé en qualifiant cette visite d’ »inappropriée ». Dans une récente déclaration particulièrement agressive contre un pays européen, le vice-président, J.D. Vance, a accentué les tensions. Il a affirmé que le Danemark « ne fait pas son devoir et n’est pas un partenaire fiable », ce qui, selon lui, pousse les États-Unis à réfléchir sérieusement à des solutions pour garantir leur sécurité nationale. Si cela implique une attention accrue accordée au Groenland, alors Donald Trump est prêt à le faire, peu importe la désapprobation européenne.
Une visite américaine qui sème l’inquiétude
Suite à la visite surprise du fils de Donald Trump au début du mois de janvier, les autorités groenlandaises sont préoccupées par ce nouveau déplacement, qui n’a pas de caractère officiel. Elles dénoncent ce qu’elles considèrent comme une « démonstration de force ». En effet, l’épouse du vice-président ne sera pas seule lors de ce voyage. Elle sera accompagnée de deux figures influentes de l’administration Trump : Chris Wright, ministre de l’Énergie, et Mike Waltz, conseiller à la sécurité nationale. « Quel est l’objectif de la présence d’un conseiller à la sécurité américain sur notre sol ? » s’interroge Muta Egede, Premier ministre sortant du territoire. Cette visite survient alors qu’un nouveau gouvernement se forme sur l’île, deux semaines après des élections où le courant nationaliste a considérablement progressé. De plus, la question de l’indépendance devient un sujet de plus en plus prégnant sur ce territoire immense, quatre fois plus grand que la France, mais avec une population d’à peine plus de 50 000 personnes.
Le président américain semble vouloir tirer parti de ce contexte, affirmant malgré tout que les habitants du Groenland lui demandent son aide. Pourtant, cette aspiration à l’autonomie ne constitue pas une invitation à une intervention américaine. Selon un récent sondage, 85 % des habitants sont opposés à toute idée d’annexion. Pour Donald Trump, le Groenland représente non seulement une mine de richesses naturelles potentielles, mais également une position géographique stratégique, en contact direct avec la Russie et située dans des eaux convoitées par la Chine. Cette situation reflète avant tout la tactique musclée adoptée par le gouvernement de Washington et la nouvelle orientation impérialiste de la politique étrangère américaine.







