Le chef de l’État américain a annoncé qu’à partir du jeudi 3 avril, les taxes sur les véhicules venant de l’étranger seraient majorées de 25 %.
« Cette confrontation commerciale qui semble imminente ne fera que des perdants », a déclaré Marc Ferracci, responsable du ministère de l’Industrie, le vendredi 28 mars lors de 42mag.fr soir. Cette déclaration fait suite à l’annonce par Donald Trump d’une augmentation de 25% des droits de douane sur les véhicules importés aux États-Unis, qui prendra effet le jeudi 3 avril.
« Elle ne fera que des perdants car elle incitera à une hausse des prix tant dans les pays exportant vers les États-Unis qu’au sein même des États-Unis », a expliqué Marc Ferracci. Cette approche « pourrait conduire à des pertes d’emploi étant donné que les chaînes de production sont globales », a argumenté le ministre, tout en lançant un appel à la « responsabilité » des Américains. Il a également souligné l’importance pour les Européens de répondre « avec une unité solide » et de « réagir fermement » à travers « des mesures de représailles proportionnées à celles envisagées ».
Bien que la France n’exporte qu’une petite quantité de véhicules vers les États-Unis, nettement moins que l’Allemagne, Marc Ferracci insiste sur la nécessité « d’être très vigilant », en tenant compte de « toute la chaîne de valeur, y compris les équipementiers ».
« L’industrie automobile est actuellement en difficulté, notamment en raison de la concurrence déloyale, en particulier dans le secteur des véhicules électriques », déplore le ministre de l’Industrie. Actuellement, aucune estimation précise n’est disponible sur les répercussions de l’approche commerciale belliqueuse des États-Unis, puisque la liste des pièces et composants utilisés dans la fabrication des véhicules aux États-Unis, qui seront également soumis aux nouvelles taxes, n’a pas encore été publiée par Washington.
Éviter une « spirale de surenchère »
Cette politique provoquera également « des pertes du côté américain » car Donald Trump « a été élu en grande partie sur deux promesses : combattre l’inflation et limiter l’immigration », note Marc Ferracci. Il exprime la conviction que si le président américain applique « ses mesures protectionnistes », l’inflation, qui reste inchangée jusqu’à présent, « augmentera ». Selon les dernières statistiques officielles, le taux d’inflation annuel aux États-Unis est resté à +2,5%, en ligne avec les prévisions des analystes.
Dans ce contexte, la France et l’Union européenne sont déterminées à éviter une « spirale de surenchère », d’où l’urgence de « mettre un frein », prône le ministre de l’Industrie. Étant donné que Donald Trump est considéré comme « profondément axé sur la négociation transactionnelle », selon Marc Ferracci, il est essentiel de « entamer des discussions sur les attentes des États-Unis vis-à-vis de l’Europe ». Toutefois, « il est crucial de maintenir une position ferme sans concessions initiales », insiste-t-il.