Les États-Unis ont posé des questions à diverses entreprises françaises concernant leurs initiatives visant à combattre les discriminations.
Dimanche 30 mars, Patrick Martin, le dirigeant du Medef, a affirmé qu’il était hors de question de renoncer aux principes d’inclusion au sein des entreprises. Cette déclaration fait suite à une lettre envoyée par l’ambassade des États-Unis à diverses compagnies françaises, les questionnant sur leurs initiatives internes pour lutter contre les discriminations, démarche que le gouvernement français a jugée inacceptable.
Patrick Martin a exprimé son indignation sur LCI en déclarant que ce comportement reflétait une tendance inquiétante de l’administration américaine et de son président à vouloir imposer leur influence sur l’économie mondiale et les valeurs européennes. « Nous ne devons pas céder, nous avons des normes et des réglementations que nous devons impérativement préserver », a-t-il souligné. « Il n’est pas question de s’en départir. »
Le gouvernement critique les « intrusions »
Le ministère français du Commerce extérieur s’est également insurgé contre ce qu’il considère comme des intrusions américaines inadmissibles dans les politiques d’inclusion des sociétés françaises, à l’instar des menaces de taxes douanières injustifiées. Plusieurs entreprises françaises ont en effet reçu une lettre et un questionnaire de l’ambassade des États-Unis, les sondant sur l’existence de programmes de lutte contre les discriminations, pouvant potentiellement compromettre leurs relations commerciales avec l’administration américaine.
Le communiqué a précisé aux entreprises récipiendaires que le « décret 14173 », promulgué par Donald Trump à son retour à la Maison Blanche pour abolir les initiatives promouvant l’égalité des chances au sein de l’administration fédérale, « est également impérativement applicable à tous les fournisseurs et sous-traitants du gouvernement américain ». Cette information, dévoilée par Le Figaro et confirmée par Les Echos, a été relayée vendredi dernier. Patrick Martin a réagi en affirmant que si la France était au courant de ce décret, l’application extraterritoriale dont il semble faire l’objet n’était pas envisagée. « Il est crucial de ne pas attiser les tensions, mais il est tout aussi essentiel de défendre fermement nos intérêts et nos valeurs », a-t-il conclu.