La cour d’appel de Paris projette de rendre une décision concernant Marine Le Pen à l’été 2026, dans le cadre d’un procès où elle a été initialement condamnée pour avoir détourné des fonds publics.
« Elle va interjeter appel et la cour d’appel a déjà fixé une date, ce qui est rare », a déclaré mercredi 2 avril sur 42mag.fr Benoît Payan, maire divers gauche de Marseille, suite à l’annonce par la cour d’appel de Paris d’une résolution possible « à l’été 2026 » concernant l’affaire des assistants parlementaires européens. Marine Le Pen a été condamnée à quatre ans de prison, dont deux avec sursis, et une amende de 100 000 euros. Elle a également été frappée d’une inéligibilité de cinq ans, immédiatement applicable. Bien qu’elle ait décidé de faire appel, cela n’arrête pas la peine d’inéligibilité.
À l’horizon de l’été 2026, « une décision sera rendue et les juges d’appel pourront maintenir ou ajuster le jugement initial. À ce stade, ni vous, ni moi ne pouvons prédire si elle sera en mesure de participer à l’élection présidentielle. Ça ne s’annonce pas favorable, c’est même très compromis », admet malgré tout Benoît Payan.
« Elle a réellement beaucoup de chance »
Concernant ce délai d’appel, « c’est quand même très inhabituel qu’à seulement 48 heures d’une première décision, une cour d’appel fixe déjà une date », explique le maire de Marseille. Cet avis a une vertu : « alléger la pression exercée sur la justice, face aux critiques de son indépendance, face aux pressions médiatiques et politiques subies par les magistrats, et notamment la présidente, il est nécessaire de faire baisser la tension », souligne le maire de Marseille. « Il est crucial de protéger les juges des pressions politiques. »
« Les magistrats d’appel ont raison de réduire les tensions autour des juges et de cette affaire. Il faut la débarrasser de l’influence politique. »
Benoît Payan, maire de Marseillesur 42mag.fr
« Pour la justice, c’est une manière de se prémunir, c’est légitime », poursuit-il. En dépit des revendications du Rassemblement national, Benoît Payan déclare qu’il ne « comprendrait pas que la justice statue en fonction du calendrier électoral. Pourtant, en raison de la politisation extrême par l’extrême droite, par Marine Le Pen et ses soutiens, il est utile d’apaiser la situation pour que le jugement en appel se déroule dans le calme ».
Dans tous les cas, « cela se fera rapidement. Elle a finalement beaucoup de chance. Tout le monde ne bénéficie pas d’une telle opportunité » car en général, l’audiencement s’étend sur « deux ans pour vous ou moi, voire trois ans et demi. Ici, nous sommes à un an, ce qui lui donne la possibilité de se défendre et pourquoi pas, de faire campagne pour l’élection présidentielle ».