Environ trente associations ont lancé un appel à manifester ce samedi pour soutenir « l’État de droit » partout en France. Cette initiative intervient en réaction aux critiques portées contre le système judiciaire après la condamnation de Marine Le Pen.
Sur la scène dressée à la place de la République à Paris, on peut lire le message : « Menacer l’État de droit, c’est menacer la démocratie ». Ce samedi 12 avril, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées autour de cet appel lancé par des associations, des ONG et des syndicats, telle la CGT. « Nous sommes ici aujourd’hui en réaction non seulement contre l’attitude de l’extrême droite, mais aussi contre une partie de la droite qui cherche à désavouer un jugement de justice. Ils vont jusqu’à menacer personnellement les juges qui ont rendu ce verdict, que nous estimons tout à fait justifié », explique Gérard Ré, le secrétaire confédéral de la CGT.
« C’est un jeu dangereux. »
Jean-Claude, militant d’Amnesty Internationalà 42mag.fr
Les manifestants sont là pour exprimer leur indignation face à ce qu’ils perçoivent comme une menace sur le principe fondamental qu’est l’État de droit, pierre angulaire de toute démocratie. « Certains leaders politiques ont récemment contesté des décisions judiciaires », observe Jean-Claude, un militant de 65 ans d’Amnesty International. « Pour nous, c’est inacceptable. La justice doit rester indépendante et tous doivent être traités de manière égale devant la loi. C’est ainsi que fonctionne notre société, et ces principes ne sont pas des jouets. »
« Une harmonie de la société civile »
Un rassemblement avait déjà eu lieu le dimanche 6 avril à cet endroit même, pour contrer une manifestation pro-Marine Le Pen qui s’était tenue près des Invalides à Paris. Ce premier regroupement était orchestré par La France Insoumise et les Écologistes, tandis que samedi, des représentants du PS et du PC avaient fait le déplacement. Emmanuel, un participant à la manifestation, exprime sa déception face à la désunion de la gauche sur cette question : « Je trouve désolant qu’ils n’arrivent pas à s’accorder sur des sujets aussi cruciaux, que des intérêts politiques prennent le dessus dans un débat aussi fondamental. Ici, c’est bien plus qu’une question de parti, ce sont les bases mêmes de la démocratie qui sont en jeu. »
Dominique Sopo, président de SOS Racisme, rétorque sur cette note : « Je ne vois pas d’approche dispersée d’une semaine à l’autre. La société civile est un pilier essentiel dans une démocratie. Ce que nous observons actuellement, c’est une grande cohésion au sein de celle-ci, avec de nombreuses organisations qui ont répondu à cet appel dans toute leur diversité, et qui montrent une véritable humilité, contrairement aux responsables politiques qui n’ont pas réussi à s’unir la semaine passée. » Le message est limpide : même si les partis de gauche sont divisés, les associations, elles, restent unies.