Comment dénicher entre 40 et 50 milliards d’euros d’économies additionnelles pour le budget de 2026 ? C’est la question que François Bayrou aborde lors d’une conférence de presse prévue ce mardi, où il exposera la situation des finances publiques, dans un climat politique particulièrement tendu.
Mardi 15 avril à 11h, François Bayrou organise une conférence de presse afin de livrer des précisions sur la situation des finances publiques. Cette intervention fait suite à un « comité d’alerte » qu’il a initié au cours du week-end des 12 et 13 avril. Les ministres impliqués soulignent l’« effort considérable » nécessaire pour continuer à diminuer les déficits dans un contexte de tensions commerciales et d’augmentation des dépenses de défense. Le Premier ministre se retrouve ainsi sur la sellette, alors que se profile la préparation du budget 2026, pour laquelle le gouvernement doit identifier entre 40 et 50 milliards d’euros d’économies supplémentaires.
François Bayrou sous intense pression
Lundi 14 avril au soir, le Premier ministre s’est livré à une répétition avec ses équipes. À l’occasion de cet exercice, il a convoqué un comité d’alerte, enrichi de données chiffrées et de graphiques. François Bayrou souhaite, selon Matignon, « sensibiliser les Français » en leur expliquant la gravité de la situation budgétaire et la nécessité d’un consensus national pour effectuer des économies. Cependant, l’Association des maires de France (AMF), un acteur clé, sera absente de la réunion, bien que les collectivités locales pourraient encore être contraintes de restreindre leurs dépenses, à un an des municipales de 2026.
Du côté des syndicats, la CFE-CGC critique vivement l’absence de clarté : il n’y a pas de plan d’action précis ni de documents de travail, ce qui va à l’encontre de l’image de rigueur que François Bayrou aspire à transmettre. Une ministre admet que la situation est « déroutante ».
Une dynamique politique transformée
Le contexte n’est plus le même qu’au moment de l’adoption du budget de crise faisant suite à la destitution de Michel Barnier. L’affaire Bétharram représente un premier nuage : François Bayrou doit s’expliquer devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale le 14 mai. À cela s’ajoute des commentaires controversés et le « trouble » causé par la récente condamnation de Marine Le Pen. Plus globalement, ce gouvernement, sans majorité définie, se tient constamment sous la menace de motions de censure.
La France Insoumise est prête à en introduire une, si elle obtient le soutien de toute la gauche. Par ailleurs, le Rassemblement National intensifie ses revendications sur la politique énergétique. Néanmoins, François Bayrou entame ce mardi matin l’ascension d’un nouveau sommet difficile. « L’équation est simple : chaque jour passé à Matignon est une victoire, » plaisante un ministre. « Il cherche à s’ériger en martyr, prétendant avoir usé de toutes ses ressources ».