Une des stratégies privilégiées par le gouvernement pour augmenter les ressources financières est d’accroître le nombre de Français actifs. Dans cette optique, l’exécutif a mentionné la possibilité de mettre en place une nouvelle réforme concernant l’assurance chômage.
Le mardi 15 avril, François Bayrou organise une conférence dédiée aux finances publiques pour planifier le budget de l’année 2026. Une potentielle nouvelle réforme de l’assurance chômage pourrait être abordée, bien que cette proposition soit source de divergence entre l’Élysée et le ministère des Finances.
Du côté du ministère de l’Économie, et même au sein du ministère du Travail, ni Éric Lombard ni Astrid Panosian-Bouvet ne soutiennent cette initiative. Toutefois, ils reconnaissent tous deux la nécessité d’augmenter le temps de travail en France. Il s’agit, en particulier, de faciliter l’entrée des jeunes sur le marché de l’emploi et de prolonger la carrière des travailleurs plus âgés, des axes sur lesquels des progrès sont à faire. Néanmoins, ils sont conscients qu’une réforme de l’assurance chômage a récemment été mise en œuvre début avril, modifiant déjà les droits des demandeurs d’emploi. Il est donc crucial que France Travail prenne en compte ces nouvelles règles.
Hausse du chômage et des faillites
Les syndicats, sans exception, s’opposent fermement à cette idée. Marylise Léon, de la CFDT, dénonce le gouvernement pour « ponctionner » les chômeurs et viser les plus vulnérables. Le gouvernement de François Bayrou souhaite éviter de se heurter à l’opposition syndicale, d’autant plus que le dialogue sur les retraites constitue actuellement un élément clé pour Matignon. Tant que la CFDT participe aux négociations et que celles-ci avancent, le Parti socialiste ne cherche pas à censurer. Initier une réforme de l’assurance chômage risquerait de froisser la CFDT, ce qui pourrait entraîner des conséquences négatives.
Par ailleurs, le chômage est en augmentation. Après une décennie de croissance positive durant laquelle plus de deux millions d’emplois ont été créés en France, la situation se dégrade. Selon l’Observatoire Français des Conjonctures Économiques (OFCE), environ 90 000 emplois nets ont disparu au quatrième trimestre 2024, une situation inédite en dix ans. En outre, les faillites d’entreprises atteignent des niveaux très élevés, mettant en danger plus de 70 000 emplois, une situation qui rappelle la crise financière de 2008.
Dans un climat économique tendu et en ralentissement, les perspectives d’emploi pour les mois à venir diminuent fortement, même pour les diplômés et les cadres, qui intuitivement traversent mieux les crises. Bien que les Français soient généralement d’accord pour renforcer les exigences envers les demandeurs d’emploi afin de lutter contre l’assistanat, la peur du chômage devient palpable. Cela représente un facteur que le gouvernement prend en compte dans ses réflexions.







