La députée, intégrée au sein de la commission qui examine la situation des eaux embouteillées, critique le manque de transparence de la part de Nestlé pendant les séances d’audition. Elle qualifie cette affaire de « scandale d’État ».
« C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase », affirme Antoinette Guhl, sénatrice écologiste de Paris qui est aussi membre de la commission d’enquête sur les eaux embouteillées et rédactrice d’un rapport sur les eaux minérales. Elle a exprimé cette réaction le 18 avril sur 42mag.fr suite aux nouvelles révélations de la cellule enquête de Radio France concernant de récents cas de contamination de l’eau à l’usine Perrier de Vergèze, située dans le Gard.
L’irritation de la sénatrice de Paris réside principalement dans la façon dont Nestlé, le propriétaire de la marque Perrier, a agi au cours des derniers mois, surtout pendant les sessions d’audition de la commission d’enquête. Elle se rappelle avoir questionné, en mars, la responsable de Nestlé sur la possible pollution des eaux, à laquelle celle-ci a répondu sous serment que les eaux étaient impeccables. Les nouvelles révélations montrent pourtant que l’eau était, et reste, contaminée. « Il est évident qu’il y a eu parjure à ce moment-là », déclare-t-elle. De plus, elle critique l’attitude non transparente de Nestlé, qui s’est bornée à répéter les arguments transmis par leurs conseillers juridiques.
« Un scandale sanitaire, mais aussi d’État »
Pour Antoinette Guhl, une telle dissimulation n’est possible que grâce au soutien de personnes influentes. Elle avance que « les mensonges ont été couverts par plusieurs ministres et personnalités de haut rang ». Elle qualifie la situation de « scandale d’État » et voit dans cette affaire un double scandale, à la fois sanitaire et étatique.
Les récentes découvertes concernant la qualité des eaux de l’usine Perrier doivent initier une réflexion plus globale. L’élue souligne que « les pollutions de surface finissent par atteindre nos nappes phréatiques ». Elle évoque la nécessité impérieuse d’une écologie respectueuse et d’une agriculture propre pour garantir une eau de qualité. Selon elle, c’est un défi majeur pour le futur.
Un rapport attendu fin mai
La question maintenant est de savoir quel sera l’avenir de l’usine, alors que les autorités du Gard devraient bientôt rendre une décision, et que l’Agence régionale de santé d’Occitanie recommande d’arrêter la production d’eau minérale à Vergèze, comme l’a relayé le département d’enquête de Radio France. « Je ne souhaite pas que ce site ferme ; je souhaite qu’il produise de l’eau minérale, si possible ». Antoinette Guhl rappelle que Perrier a déjà lancé une nouvelle marque appelée Maison Perrier, qui ne propose pas d’eau minérale naturelle. Elle se demande si cela pourrait devenir l’avenir de la marque.
Il reste encore aux sénateurs quelques réunions prévues pour fin avril, précise Antoinette Guhl. La commission d’enquête sur les eaux embouteillées prévoit de remettre son rapport d’ici la fin du mois de mai.