La personne ayant occupé la tête de Bercy de 2017 à 2024 suggère par ailleurs de « regrouper en un seul instrument » les titres émis par la Banque européenne d’investissement (BEI) avec ceux liés à la dette commune européenne résultant du plan de relance adopté pendant la pandémie de Covid-19.
Ce samedi 19 avril, l’ancien ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a exprimé son avis en faveur de la mutualisation partielle des dettes des nations européennes. Son idée est d’encourager la création d’un « euro de référence », pour faire face à un « roi dollar qui vacille », surtout dans le cadre des tensions commerciales persistantes avec les États-Unis. Dans un message détaillé publié sur X, l’ex-dirigeant de Bercy, après sept ans de service, a suggéré à la Commission européenne d’examiner « la mise en commun de l’ensemble des dettes nationales » dans la région, spécifiquement « au-delà d’un seuil de 50% d’endettement ».
L’ancien titulaire du ministère a également avancé l’idée de « fusionner en un seul titre » les obligations de la Banque européenne d’investissement (BEI) avec celles de la dette collective européenne, acte engagé lors du plan de relance de 750 milliards d’euros, instauré en 2020 en réponse à la crise de la Covid-19 et qui sera à rembourser jusqu’en 2058. D’après Bruno Le Maire, de telles mesures « accéléreraient l’émergence d’un marché attractif pour les dettes européennes », ce qui rendrait possible le « financement de nos investissements à un coût compétitif », notamment grâce à une « nouvelle émission de dette conjointe ».
L’ex-ministre aspire à un « euro numérique «
Pour renforcer la présence de l’euro dans les transactions internationales, cela permettrait également aux nations de la zone euro d’obtenir « des leviers de négociation avec leurs partenaires commerciaux, y compris les États-Unis », affirme Bruno Le Maire, qui a quitté Bercy en septembre 2024 lors de la formation du gouvernement Barnier. « Pour la première fois depuis 1945, les Européens disposent d’une occasion unique de faire de l’euro une monnaie de référence mondiale », assure-t-il.
Bruno Le Maire a aussi exprimé son soutien pour « accélérer la mise en œuvre d’un euro numérique », un projet mené par la Banque centrale européenne (BCE), avec l’objectif d’échapper à la domination de plateformes comme « Visa, Mastercard ou Paypal », en provenance des États-Unis.