Les véhicules routiers contribuent de manière significative aux émissions de gaz à effet de serre. Alors, pourquoi observe-t-on encore autant de poids lourds sur nos routes, malgré l’existence d’options de transport plus respectueuses de l’environnement ? Pour répondre à cette question, nous pouvons nous tourner vers Aurélien Bigo, un chercheur expert en transition énergétique dans le domaine des transports.
Êtes-vous au courant ? En France, le domaine des transports est le principal émetteur de gaz à effet de serre. Il représente environ un tiers de l’ensemble des émissions, dépassant largement l’agriculture et le secteur industriel. Au sein de ce secteur, les voitures personnelles sont les plus grandes responsables, contribuant à environ la moitié des émissions de gaz à effet de serre. Les camions et véhicules utilitaires, petits et grands, comptent ensemble pour 37 % du total, d’après les données fournies par le Ministère du Développement Durable. Il est donc surprenant de constater que ce sont nos voitures individuelles, et non les poids lourds, qui génèrent le plus de CO2 et d’autres gaz nuisibles !
Il existe plusieurs raisons de limiter le flux des camions.
Aurélien Bigo, expert dans la transition énergétique des transports
Selon Aurélien Bigo, un expert en transition énergétique des transports, il faut considérer différentes raisons pour réglementer le trafic des poids lourds, en plus des effets sur le climat dus aux émissions de CO2. Parmi ces raisons figurent « le bruit, les accidents, et l’usure des routes » essentiellement causés par les camions.
Néanmoins, le transport routier des marchandises a longtemps été favorisé en France pour des raisons de flexibilité et de développement territorial. En effet, contrairement au train, un camion peut livrer directement devant les portes d’un magasin. De plus, même dans les zones rurales éloignées, il y a des routes, bien qu’elles puissent être dépourvues de chemins de fer.
Une approche : rapprocher la production
Une solution proposée est de « rapprocher les lieux de production et de consommation afin de réduire notre dépendance aux camions ». Une autre possibilité consiste à opter pour des modes de transport moins polluants en termes d’émissions, tels que le train ou le transport sur voie d’eau.
Néanmoins, certaines initiatives récentes n’ont pas porté leurs fruits, comme le projet de train de fret agricole, censé remplacer jusqu’à 20.000 camions entre le sud de la France et la région parisienne. La viabilité économique de cette approche est remise en question par certains, tandis que les agriculteurs soulignent l’avantage de flexibilité qu’offre le camion, capable de transporter les produits directement du champ jusqu’au magasin.
Une option vers les camions électriques ?
Il semble donc difficile de se passer pleinement des camions à court terme. « Optimiser le transport routier » pourrait devenir une priorité, ce qui impliquerait de passer à des véhicules électriques, selon Aurélien Bigo.
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