Lors de l’émission « La Matinale » du lundi 28 avril, Frédéric Bizard, qui enseigne l’économie à l’ESCP et dirige l’Institut Santé, un organisme de recherche dédié à la réforme du système de santé, a exprimé son point de vue sur le plan de l’exécutif concernant les déserts médicaux, qu’il estime être dépourvu de substance.
Un mouvement de grève est lancé par les médecins français à partir de ce lundi 28 avril. Cette action vise à contester le projet du gouvernement qui envisage de réguler leurs consultations dans l’ensemble du pays pour remédier aux déserts médicaux. Frédéric Bizard, spécialiste en économie à l’ESCP et président de l’Institut Santé, critique ce plan en affirmant que « Ce rapport [du gouvernement] manque de substance, c’est essentiellement une façade de communication ».
« Les raisons de la désertification médicale sont multiples »
L’enseignant s’interroge : « Pensez-vous réellement qu’il existe suffisamment de médecins dans les quelques zones ‘non sous-denses’ pour répondre aux besoins de santé des 80% de zones ‘sous-denses' »? Pour lui, « ce n’est pas la question centrale ». Il insiste : « La véritable question est d’inciter les médecins à s’installer dans ces zones ‘sous-denses’ qui peinent à les attirer ».
En outre, il précise que « les raisons de la désertification médicale sont multiples ». Selon lui, la première cause est liée au « déclin général du système de santé », qu’il attribue à une « paupérisation des ressources stratégiques ». La deuxième raison est d’ordre « structurel » : « De 1990 à 2005, le nombre de médecins formés a été réduit de moitié. Aujourd’hui, 70 000 médecins en exercice ont plus de 60 ans », souligne-t-il.
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