François Rebsamen, à la tête du ministère de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation, assure que la taxe d’habitation ne fera pas son retour. Toutefois, il soutient l’idée d’une « contribution modeste » pour aider au financement des services publics communaux.
La disparition de la taxe d’habitation représente un symbole fort de la politique d’Emmanuel Macron. Cependant, cette suppression laisse les collectivités locales en difficulté financière. Avec des recettes diminuées, les maires expriment leur mécontentement. Dans ce contexte de contrainte budgétaire pour 2026, François Rebsamen s’est prononcé en faveur d’une « contribution modérée » pour soutenir le financement des services publics municipaux.
Lors d’une interview avec Ouest-France, samedi 26 avril, il a expliqué son idée : « restaurer le lien » entre les collectivités et leurs résidents. Cette contribution permettrait aux habitants de réaliser l’importance des services dont ils bénéficient, car ils en financeraient une part plus directement.
Une nouvelle source pour les finances locales
Depuis la suppression de la taxe d’habitation, les collectivités expriment leur malaise, même si l’État affirme avoir compensé cette perte « à l’euro près » (la taxe rapportait environ 20 milliards d’euros par an).
Bien sûr, nombre de communes ont réagi en augmentant la taxe foncière, avec des hausses de 80% à Paris, 70% à Grenoble et 50% à Amiens. Cependant, la taxe foncière ne touche que les propriétaires. Selon François Rebsamen, cette situation n’est pas réellement équitable, car être propriétaire ne signifie pas nécessairement être riche. D’où l’idée d’une contribution que tous les habitants d’une commune paieraient.
Même si François Rebsamen parle d’une « contribution modérée », il n’a pas précisé de montant. Comment sera-t-elle déterminée ? Sera-t-elle ajustée selon le revenu ? Pour le moment, cela semble être une proposition exploratoire alors que le gouvernement cherche 40 milliards d’euros pour le budget 2026.
Calmer les tensions avec les collectivités
Instaurer cette nouvelle contribution sera délicat, puisqu’il s’agirait de créer une nouvelle taxe. Cela impliquerait d’accroître les prélèvements sur les classes moyennes, ce que le gouvernement a promis d’éviter.
La suggestion de François Rebsamen met une partie de l’exécutif dans l’embarras. Pourtant, cette mesure pourrait améliorer les relations avec les collectivités. Tandis que le gouvernement leur demande de réduire leurs dépenses, elle pourrait faciliter ce processus. Cette année, les collectivités doivent diminuer leurs dépenses de 2 milliards d’euros.
L’année prochaine, l’exécutif pourrait même doubler ou tripler cet effort, ce qui suscite des résistances. L’Association des maires de France a d’ailleurs boycotté, il y a une dizaine de jours, la grande conférence sur les finances publiques de François Bayrou. Une conférence dédiée aux finances des collectivités est prévue le 6 mai prochain.