Les parlementaires ont rejeté la proposition du gouvernement de siéger les 2 et 9 mai pour achever l’examen de la loi sur la simplification. Beaucoup d’entre eux sont déjà pris par des obligations locales. De plus, ils critiquent le gouvernement pour sa gestion désordonnée de l’emploi du temps parlementaire.
Les députés ont unanimement rejeté la proposition de l’exécutif de siéger les 2 et 9 mai, bien qu’ils reviennent tout juste de deux semaines de pause parlementaire. Lors de la conférence des présidents, où siègent les représentants de chaque groupe politique, l’idée de ces journées supplémentaires qui coïncident avec des jours fériés de mai a été écartée.
Le gouvernement souhaitait prolonger les séances parlementaires pour compenser le retard législatif. Depuis la dissolution, l’activité de l’Assemblée est au ralenti et des projets cruciaux, comme celui sur la fin de vie ou la simplification des règlements économiques, sont en attente.
L’exécutif doit mieux planifier
« Le vendredi est consacré aux circonscriptions », explique un député du Rassemblement National pour justifier l’opposition à ces séances supplémentaires. Traditionnellement, les députés quittent l’Assemblée ces jours-là pour rencontrer leurs électeurs sur le terrain. Une députée de la France Insoumise raconte qu’elle a un rendez-vous le 2 mai avec des sages-femmes et qu’elle ne compte pas annuler cette visite pour satisfaire le gouvernement. Un député socialiste du Sud-Ouest est quant à lui attendu le 1er mai à une foire locale et considère impossible le retour à Paris pour siéger le vendredi, avec six heures de train à prévoir. Une députée de La République En Marche exprime sa frustration : « Tout cela aurait pu être évité avec plus de prévoyance de la part de l’exécutif ».
Cependant, l’exécutif a proposé une solution en instaurant des séances supplémentaires sur trois week-ends de ce mois-ci. Des séances plénières sont programmées les vendredi 16 et samedi 17 mai, vendredi 23 et samedi 24 mai, ainsi que le vendredi 30 et samedi 31 mai. Pour ces dates, l’autorisation des députés n’est pas nécessaire, car elles tombent sous des semaines dont l’ordre du jour est contrôlé par le gouvernement. Cette décision est néanmoins mal perçue. « C’est comme une punition collective », commente-t-on au Rassemblement National. « Il n’y aura quasiment personne, sauf peut-être quelques députés parisiens », prédit un élu de La République En Marche.