Le gouvernement fait face à des critiques concernant son incapacité à agir après qu’ArcelorMittal a annoncé la suppression de plus de 600 emplois en France. Cette décision suscite également des préoccupations du côté de Bruxelles.
Discours de Marine Le Pen à Narbonne
Lors d’un rassemblement à Narbonne le 1er mai, Marine Le Pen a évoqué la possibilité d’une « saignée sociale » et a accusé le gouvernement de tromperie en prétendant que la réindustrialisation de la France était en cours. Du côté de la gauche, le gouvernement est critiqué pour avoir été dupé par le géant de la sidérurgie en distribuant des aides publiques sans conditions, et une nationalisation est demandée.
Le Défi Politique d’ArcelorMittal
Le cas d’ArcelorMittal est devenu très politique, avec 634 postes menacés en France par le géant de la sidérurgie. Le gouvernement doit désormais lutter contre les accusations d’inefficacité.
La Crainte et L’Inquiétude parmi les Élus
La nationalisation d’Arcelor est considérée comme une « mauvaise solution » par le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci. « Démagogique », commente Bercy en privé : il ne servirait à rien d’animer une usine incapable de vendre sa production, transformant ainsi nos installations en musée, selon une source ministérielle.
Patrice Vergriete, maire de Dunkerque, souligne une colère et une inquiétude face à l’avenir. Pour lui, l’urgence est de clarifier les positions. Il rappelle le lancement par l’Union européenne d’un plan pour l’acier, salué par les industriels, notamment ArcelorMittal, malgré un déploiement lent. Avec Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, il propose une réunion regroupant les acteurs européens, locaux et industriels pour clarifier les intentions, notamment celles d’ArcelorMittal concernant les investissements en Europe.
Un Effort Européen Nécessaire
Selon le gouvernement, les décisions reposent avant tout sur l’Union européenne. La sauvegarde de l’acier français passe par la protection du marché européen, impliquant des quotas et des taxes d’importation : « Je travaille sur ces solutions », déclare le ministre. Sa priorité est de rencontrer prochainement le commissaire européen, très proche d’Emmanuel Macron.
Bien que pressé par la gauche à Dunkerque, Ferracci n’envisage pas de déplacement immédiat, préférant disposer d’annonces concrètes. Il admet néanmoins que « tout cela ne se fera pas d’un claquement de doigts ».
ArcelorMittal met la pression sur la Commission européenne pour une mise en œuvre rapide du plan de soutien à l’acier, ce qui suscite de l’irritation à Bruxelles. Personne n’avait contesté le plan lors de sa présentation, souligne la Commission, qui considère avoir répondu aux demandes d’ArcelorMittal.
Protéger le Marché Européen jusqu’en 2026
Une clause de sauvegarde a été instaurée le 1er avril pour protéger le marché de l’afflux d’acier à bas coût, notamment de Chine. Celle-ci est prévue jusqu’à mi-2026, offrant le temps nécessaire pour concevoir un mécanisme alternatif.
Néanmoins, certains éléments du plan de soutien progressent plus lentement, reconnaît la Commission. La transition vers une énergie à moindre coût pour électrifier les hauts fourneaux semble inévitable, mais les réacteurs, en particulier nucléaires, demandent du temps. De plus, la relance des commandes dans des secteurs comme l’automobile nécessite que leurs ventes s’améliorent, ce qui n’est pas le cas actuellement sur le marché européen.