Sophie Venetitay, qui occupe le poste de secrétaire générale du syndicat, a exprimé vendredi sur France Inter ses critiques concernant la déclaration d’Emmanuel Macron au sujet de la mise en place d’une convention citoyenne dédiée à l’éducation.
Sophie Venetitay, secrétaire générale du SNES-FSU et enseignante dans l’Essonne, considère que l’initiative d’Emmanuel Macron de lancer une troisième convention citoyenne sur l’éducation en juin constitue principalement un « exercice de diversion ». Lors d’une interview avec France Inter le vendredi 2 mai, la syndicaliste décrit cette démarche comme un « grand exercice d’esbroufe » qui « ne prend pas en compte les urgences du système éducatif français ».
« L’école subit un effondrement », alerte Sophie Venetitay, qui souligne le manque criant d’enseignants : « À l’heure actuelle, les vraies questions auxquelles l’école fait face, les véritables priorités, c’est de s’assurer d’avoir assez de professeurs ». La dirigeante du SNES-FSU souligne que le budget 2026 est en cours de discussion et que, d’après elle, « la question des salaires et des conditions de travail est négligée ». « Cependant, ajoute-t-elle, Emmanuel Macron déclare ‘Regardez, nous allons discuter des horaires scolaires’, ce qui est une manœuvre évidente ». Pour elle, Emmanuel Macron « ne traite pas le problème de fond ».
« Les recommandations citoyennes souvent ignorées »
Le terme « convention citoyenne » est, selon Sophie Venetitay, une « expression large et vague ». Elle fait référence aux conventions précédentes « sur l’environnement ou la fin de vie ». Bien qu’elles aient été « présentées comme des exemples de démocratie participative », elles n’ont « pas vraiment porté leurs fruits », déplore-t-elle, car « nombre des recommandations des citoyens sélectionnés au hasard n’ont pas été mises en œuvre ».
Enfin, Sophie Venetitay rappelle que le président a discuté ces derniers mois des vacances scolaires « qu’il juge trop longues ». Pour elle, c’est également une manière « d’encourager une sorte de critique envers les enseignants, qu’il considère en congé trop fréquemment ». Elle s’inquiète que cela dissuade encore plus ceux qui envisagent de devenir enseignants : « La France n’a pas besoin de cela aujourd’hui. Le métier ne séduit plus, il faut au contraire revaloriser l’école et soutenir les personnels, en améliorant leur rémunération ».