Environ 19 millions de Roumains sont invités à voter ce dimanche lors de l’élection présidentielle. George Simion apparaît comme le candidat principal pour ce premier tour.
Retour aux urnes en Roumanie
Les citoyens de Roumanie sont appelés à retourner aux urnes le dimanche 4 mai pour voter au premier tour d’une nouvelle élection présidentielle. La précédente élection avait été interrompue, deux jours avant son second tour en décembre, à cause de suspicions d’ingérence via TikTok, notamment attribuées à la Russie. Contre toute attente, Calin Georgescu, le candidat d’extrême droite, avait pris la tête du scrutin précédent. Bien qu’il soit désormais disqualifié pour se représenter, l’extrême droite semble une fois encore favorite pour remporter ce premier tour, avec George Simion comme nouveau prétendant. Notre journaliste l’a rencontré à Bucarest.
George Simion reçoit ses interlocuteurs au rez-de-chaussée d’un restaurant discret dans le cœur de la capitale roumaine. Lieu privatisé, entouré de voitures de luxe, il est en compagnie de sa famille et de médias « alternatifs » étrangers. Il accepte de donner audience à 42mag.fr, à condition de ne pas être qualifié d’extrême droite. « Ceux qui me collent cette étiquette veulent me discréditer pour détourner l’attention des problèmes de corruption en Roumanie », se défend-il.
À 38 ans, le fondateur du parti Alliance pour l’Unité des Roumains (AUR), deuxième force politique au Parlement, s’est imposé grâce à Facebook et TikTok. Il y réunit 1,3 million de fans, avec qui il dialogue fréquemment.
George Simion espère rallier les partisans de Calin Georgescu, écarté du scrutin de novembre 2024. Il a d’ailleurs repris certaines de ses idées. Concernant l’Union européenne, il pense qu’elle doit être un outil économique sans imposer ses règles culturelles et militaires.
« En tant que jeune Roumain, je souhaite être citoyen du monde libre. Mais cela ne doit pas m’obliger à accepter que mon fils, à 8 ou 10 ans, change de sexe », affirme-t-il.
Sur l’OTAN, Simion déclare à 42mag.fr qu’il souhaite « qu’elle demeure une alliance solide. Nous ne voyons pas notre avenir en dehors de cette alliance militaire », assure-t-il. Francophone, il suit la ligne de Donald Trump sur l’Ukraine et aspire à la paix. « La guerre dure déjà depuis trois ans. Bien sûr, nous avons condamné l’agression russe, qui est inacceptable », souligne-t-il.
Bien que le candidat ultranationaliste soit favori au premier tour, les experts à Bucarest estiment qu’il pourrait manquer de soutien suffisant pour remporter le second tour, prévu pour le 18 mai.