La proposition de loi soumise la semaine dernière a pour objectif de restituer à Alfred Dreyfus le rang de général de brigade, un poste auquel il aurait pu prétendre. L’affaire Dreyfus, marquée par l’antisémitisme, a constitué un scandale important à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle.
La semaine passée, un groupe de 65 sénateurs socialistes a présenté un projet de loi visant à offrir une réhabilitation militaire à Alfred Dreyfus. Ce geste, relayé par « ici Nord » (anciennement France Bleu) le lundi 5 mai, prend la forme d’une proposition parlementaire.
Initiée par Patrick Kanner, chef de file des sénateurs socialistes, cette initiative législative vise à restituer à Alfred Dreyfus son titre de général de brigade. Dreyfus, injustement condamné en 1894 avant d’être acquitté plus tard, aurait pu aspirer à ce grade s’il n’avait pas été injustement jugé. Intitulé « proposition de loi visant à élever à titre posthume Alfred Dreyfus au grade de général de brigade », ce texte a été soumis au Sénat le mardi 29 avril. Dans ses termes, il est précisé que « la Nation française, éprise de justice et qui n’oublie pas, élève à titre posthume Alfred Dreyfus au grade de général de brigade ».
« Un climat préoccupant observé »
« Ce n’est pas une question politique », affirme le sénateur Patrick Kanner à « ici Nord ». Il ajoute : « Cependant, compte tenu de la montée de l’antisémitisme dans notre pays aujourd’hui, et ce climat troublant que l’on remarque ici et là, avec parfois des événements inadmissibles, nous pouvons aussi y répondre par des gestes symboliques, comme cette proposition de loi ». L’élu des Hauts-de-France espère que ce projet sera débattu d’ici l’automne.
L’affaire Dreyfus fut une crise politique et judiciaire majeure sous la IIIe République française. En 1894, Alfred Dreyfus, un capitaine de l’armée française de confession juive, fut accusé à tort d’espionnage au profit de l’Allemagne. Suite à sa condamnation injuste, il fut exilé en Guyane. Réhabilité en 1906 et réintégré au sein des forces armées, Dreyfus n’a cependant jamais retrouvé pleinement ses grades ou les responsabilités qui lui auraient normalement été attribuées.