La France dit qu’elle souhaite introduire des frais de traitement sur les forfaits à faible valeur expédiés par des détaillants en ligne non UE, dans un mouvement visant à lutter contre le flot de produits bon marché en provenance de Chine.
Les frais proposés – équivalant à « quelques euros » par colis – aideraient à couvrir le coût de l’inspection des milliards de petits paquets commandés chaque année par les consommateurs de l’UE à des plateformes telles que Temu et Shein.
En 2024, 4,6 milliards de packages d’une valeur de moins de 150 euros sont entrés dans l’UE – plus de 145 par seconde – avec 91% en Chine.
L’année dernière, quelque 800 millions de ces forfaits ont été expédiés en France. Les marchandises d’une valeur de moins de 150 euros, à l’exclusion de la TVA, achetée par courrier et envoyée directement dans un pays tiers ne sont pas soumises aux droits de douane de l’UE.
Frais payés par les importateurs, les plates-formes
Le ministre français des comptes publics, Amelie de Montchalin, a déclaré lors d’une visite à l’aéroport Charles-de-Gaulle de Paris que les frais de manipulation devaient être payés « par les importateurs, les plateformes et non les consommateurs ».
La France facturerait « un petit taux forfaitaire » par colis, qui, selon elle, équivaudrait à « quelques euros », ou « quelques cents » par article acheté.
La France espère qu’une telle décision pourrait entrer en vigueur l’année prochaine, avec un responsable du gouvernement disant que les frais perçus « financeraient les chèques » aux points d’entrée.
La France espère attirer d’autres membres de l’UE à l’idée de rendre plus difficile pour les plateformes de contourner de tels frais.
« Nous ne pouvons pas faire cela seul, car si nous faisons cela seul, les flux iront dans un autre pays », a déclaré le ministre des Finances Eric Lombard lors de la même visite.
« Nous espérons unir rapidement un groupe de pays qui pourraient mettre en œuvre une telle mesure », a ajouté De Montchalin.
Le plan est de facturer les frais jusqu’en 2028, lorsque l’UE pourrait éliminer l’état sans douane des packages d’une valeur de moins de 150 euros.