Après plusieurs mois de négociations, Uber Eats a déclaré mercredi qu’il mettrait « très rapidement » à mettre en œuvre un paiement minimum garanti par livraison fixé à trois euros – une augmentation de 15 cents.
La société américaine a annoncé qu’elle allouerait un budget de 2 millions d’euros en France. Cette décision augmentera les frais de livraison minimaux de 2,85 € à 3 €.
Près de 70% des 65 000 coureurs indépendants travaillant avec Uber Eats « bénéficieraient de cette initiative », bien que toutes leurs livraisons n’atteignent pas le minimum de trois euros, a expliqué Bastien Pahus, le directeur général d’Uber Eats for France, Suisse, Belgique et Luxembourg.
Mais cette petite augmentation ne changera pas de manière significative la vie quotidienne des cavaliers de livraison.
« Je travaille du lundi au dimanche, bien que cela dépend – il y a des jours où je ne travaille qu’une demi-journée », a déclaré Ahmed, un conducteur de livraison de vélo pour Uber Eats, à Franceinfo.
Cette augmentation de salaire lui rapportera environ 1,50 € de plus par jour. « Ce n’est pas suffisant », dit-il. « Ils ont fait un pas. C’est acceptable, mais plus est nécessaire – au moins 4 € par livraison. »
Pour Bilal, un autre livreur, toute augmentation est la bienvenue: « Je ne peux pas m’empêcher de le reconnaître, car c’est toujours un effort. Cela dit, ce serait bien s’ils le revoyaient plus en détail. »
À l’intérieur du Paris Hub offrant un sanctuaire à l’armée de livraison de la ville
Taux «par heure et par kilomètre»
Le passage à trois euros par livraison est accueilli par Fabian Tosolini, un représentant des indextes syndicaux, une organisation plaidant pour les travailleurs de la livraison, mais il dit que ce n’est pas suffisant.
« Cette augmentation de 15 cents ne garantit en aucune façon un salaire décent, et aujourd’hui, il ne permet toujours pas aux livreurs de se permettre une assiette quotidienne de pâtes avec un peu de viande », explique Fabian Tosolini.
Les indextes syndicaux exigent un taux « par heure et par kilomètre », similaire à la façon dont les tarifs de taxi sont calculés.
Uber Eats dit qu’il est « pleinement engagé » à mettre en œuvre cette « garantie » et a annoncé d’autres mesures.
Une centaine de restaurants à Paris offrira aux cavaliers des «kits d’équipement de sécurité», qui comprendra un casque, des lampes à vélo, un brassard et un gilet haute visibilité.
Les restaurants parisiens qui ont signé une charte d’engagement leur permettra également d’accéder à leurs toilettes.
(avec des nouvelles)