Mardi, l’ex-Premier ministre a déclaré que Les Républicains ne faisaient désormais plus partie de ce qu’il appelle « la droite républicaine ». Selon lui, ils se sont transformés en « une droite réactionnaire » qui semble rivaliser directement avec le Rassemblement national.
« C’est une dérive alarmante », a déclaré mardi 20 mai sur 42mag.fr l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin, à propos de la récente élection de Bruno Retailleau à la présidence des Républicains. « Ce parti politique, autrefois incarnant la droite républicaine, a désormais pris la tournure d’une droite réactionnaire, très conservatrice et identitaire, qui semble vouloir rivaliser avec le Rassemblement national », a-t-il souligné. « Lorsque j’écoute Bruno Retailleau sur certains sujets, il m’est difficile de distinguer ses propos de ceux du Rassemblement national », a-t-il ajouté.
L’ex-chef de gouvernement exprime ainsi son inquiétude face à la direction prise par Les Républicains, peu de temps après l’élection de Bruno Retailleau, actuellement ministre de l’Intérieur et sénateur de Vendée, à la tête du parti. Figure emblématique d’une droite modérée, Dominique de Villepin redoute « la disparition progressive de certaines barrières essentielles » et juge que « ce n’est pas à l’heure actuelle que peut se trouver la solution aux défis auxquels nos pays sont confrontés ».
« La politique ne peut pas être improvisée »
Il adresse également un message à Bruno Retailleau concernant sa gestion du ministère de l’Intérieur : « J’attends toujours de voir les premiers résultats concrets du ministre Retailleau. Je remarque beaucoup d’esbroufe, beaucoup de déclarations tapageuses et d’apparitions médiatiques, mais guère de résultats tangibles. Ce matin, je voudrais dire au président des Républicains et ministre : Monsieur, il est temps de se mettre sérieusement au travail ! »
« Pour le bien des Français, avancez véritablement la lutte contre l’insécurité. Assurez-vous que le parquet national anti-criminalité puisse disposer, via le ministère de l’Intérieur, d’un plan d’action vigoureux contre les gangs, s’appuyant sur ce que nous avions initié en 2002 – les groupements d’intervention régionaux – afin de couvrir le territoire de manière stratégique pour réduire efficacement les grands réseaux de trafic », a requis l’ancien Premier ministre.
Pour conclure, Dominique de Villepin insiste sur la nécessité d’un engagement total en politique : « La politique ne s’exerce pas en se cachant dans les coulisses, ni en jouant la carte du double mandat. Elle exige une implication à plein temps, sérieuse, ce n’est pas un loisir. »