Mercredi, le chef de l’État a convoqué en réunion à huis clos un conseil de défense afin d’examiner un rapport détaillé qui analyse l’infiltration des Frères musulmans au sein de la société française. Lors de cette rencontre, il a adressé un avertissement très ferme pour rappeler les règles et les limites à respecter.
Le sens de l’État face aux petites manœuvres médiatiques ! Lors du conseil de défense tenu mercredi 21 mai, le président a donné une leçon à ses ministres. La gravité du dossier étudié — la menace islamiste, et plus largement la sécurité des Français — demande, selon lui, un sérieux accru et une vision plus élevée.
Il a particulièrement pointé du doigt Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, accusé d’avoir divulgué à Le Figaro un rapport confidentiel classé secret-défense, ainsi que Gérald Darmanin, garde des Sceaux, qui avait initialement annoncé dans le Journal du dimanche l’intention d’ouvrir en Guyane une prison de haute sécurité pour 500 détenus extrêmement dangereux, avant de revenir sur cette décision face à la levée de boucliers en excluant le transfèrement de détenus venant de la métropole.
Emmanuel Macron se montre agacé par cette communication désordonnée et précipitée. Il a donc demandé un changement dans les modalités de diffusion de l’information afin de « remettre tout en ordre« . Sa référence favorite ? Le film Les Tontons flingueurs, dont il maîtrise chaque réplique. On peut dire qu’il a voulu rappeler aux « frères Volfoni », à savoir Retailleau et Darmanin, « qui est Raoul ! »
Retailleau, Philippe, Attal… La course vers 2027
À deux ans de l’élection présidentielle, les nombreux candidats potentiels à la succession d’Emmanuel Macron se montrent déjà impatients de tourner la page. L’arrivée de Bruno Retailleau à la tête des Républicains a accéléré cette dynamique, comme en témoigne la déclaration d’une de ses soutenantes, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas, annonçant la fin du macronisme. Le chef de l’État oblige donc ses ministres ambitieux à choisir entre continuer à gérer les affaires publiques ou se lancer dans des « coups politiques » à titre personnel, à l’image de Gabriel Attal, aujourd’hui hors gouvernement.
Le président a d’ailleurs refusé les premières mesures proposées par Bruno Retailleau mercredi pour lutter contre la pénétration des Frères musulmans. Il attend du ministre qu’il présente des solutions plus pertinentes lors du prochain Conseil de défense prévu début juin.
Cependant, un tel rappel à l’ordre ne peut être que temporaire. La séparation est inévitable entre Emmanuel Macron et ceux qui ambitionnent de lui succéder. Progressivement, tous prendront leurs distances avec son bilan, comme le fait déjà Édouard Philippe, voire exprimeront des critiques directes, ce qui pourrait pousser à quitter le gouvernement, comme cela semble se dessiner pour Bruno Retailleau. Emmanuel Macron peut ralentir le cours du temps, mais il ne pourra ni le stopper ni revenir sur le passé. La machine à remonter le temps, cela se trouve dans Retour vers le futur, pas dans Les Tontons flingueurs.