Durant les quatre premiers mois de l’année 2025, le fabricant automobile basé aux États-Unis a enregistré des chiffres de ventes de véhicules électriques pratiquement divisés par deux par rapport à ceux observés sur la même période en 2024.
Les véhicules Tesla perdent leur attrait en Europe. Depuis longtemps, la marque américaine dominait le secteur des voitures électriques, mais ses ventes dans l’Union européenne (UE) ont chuté de moitié en l’espace d’un an, d’après les données publiées mardi 27 mai par l’Association des constructeurs automobiles européens (ACEA). Sur les quatre premiers mois de 2025, Tesla n’a écoulé que 41 677 véhicules dans les pays européens membres de l’UE, alors qu’elle en avait vendu 77 314 sur la même période en 2024.
À quoi attribuer une baisse aussi marquée ? Cette situation s’explique en partie par l’image controversée de son fondateur, Elon Musk. Ce dernier, allié proche de l’ex-président américain Donald Trump, avait en outre dirigé jusqu’à fin mai la commission américaine dédiée à l’efficacité gouvernementale (Doge). Depuis qu’il est sous les projecteurs à ce titre, il a suscité de multiples polémiques. Propriétaire aussi du réseau social X, Musk est accusé d’avoir effectué un salut nazi et affiche clairement son appui à différents partis d’extrême droite à travers le monde.
De ce fait, les Tesla sont devenues un symbole associé à la ligne ultraconservatrice promue par Donald Trump, entraînant une multiplication des campagnes de boycott depuis le retour de ce dernier à la présidence. Des actes de vandalisme visant les Tesla ont été signalés tant aux États-Unis qu’en Europe. Parmi eux, en mars dernier, plusieurs véhicules – une douzaine – ont été incendiés à proximité de Toulouse. Un groupe anarchiste revendiquant un « antifascisme combatif ne croyant pas au mythe de la démocratie » a revendiqué cette action, selon une dépêche de l’AFP.
Lorsqu’il a été interrogé en marge du Forum économique au Qatar le 20 mai, Elon Musk a relativisé l’impact de ses prises de position politiques, affirmant que la situation commerciale de Tesla était désormais « rétablie » et que les ventes restaient « bonnes« . Néanmoins, il a annoncé son intention de mettre un terme à son engagement politique aux États-Unis afin de se recentrer sur la gestion de ses nombreuses entreprises, dont Tesla fait partie.
Une concurrence de plus en plus vive sur le secteur de l’électrique
Cependant, le recul des ventes de Tesla ne s’explique pas uniquement par la réputation de son dirigeant. Le groupe américain fait face à une intensification de la rivalité sur le marché des véhicules électriques. Ainsi, le SUV Elroq de Skoda s’est emparé de la première place des voitures électriques les plus vendues en Europe. La Model Y de Tesla, qui occupait auparavant le sommet, glisse désormais à la neuvième position.
Par ailleurs, les modèles électriques et hybrides en provenance de Chine se multiplient dans l’UE. Le constructeur SAIC Motor, propriétaire de marques telles que MG, Roewe ou IM Motors, a enregistré la plus forte progression des ventes au sein de l’Union européenne depuis 2024. Il a livré près de 70 000 voitures en 2025, contre environ 46 000 un an plus tôt sur la même période.
Pour bon nombre d’experts, la perte de parts de marché par Tesla apparaît comme une évolution naturelle, étant donné que ses rivaux, notamment chinois, proposent des alternatives plus abordables. Selon l’ACEA, Tesla représentait 2,1 % des ventes totales de véhicules en Europe en 2024. Ce chiffre est redescendu à seulement 1,1 % en 2025.