Mercredi, Antonio Filosa, originaire d’Italie, a effectué une visite sur le site de Sochaux-Belchamp. Par ailleurs, les représentants syndicaux ont adressé une demande officielle à la direction afin d’obtenir un rendez-vous avec lui durant la session du comité social et économique central programmée pour le mois de juin prochain.
« La visite était un peu inattendue, mais c’est plutôt rassurant de constater que pour sa première venue, [Antonio Filosa] ait opté pour la France et plus précisément pour l’usine de Sochaux », a déclaré mercredi 28 mai Benoît Vernier, représentant syndical central CFDT chez Stellantis Auto et secrétaire du CSE du site de Sochaux-Belchamp, lors d’une interview sur 42mag.fr. En effet, l’Italien Antonio Filosa, qui a récemment pris la fonction de directeur général du groupe automobile Stellantis en succédant à Carlos Tavares, s’est rendu sur le site de Sochaux-Belchamp ce même mercredi.
« Il n’a pas eu de rencontres avec les syndicats lors de cette visite », a-t-il précisé, « aucune date n’a encore été fixée, mais nous souhaiterions vraiment pouvoir échanger avec lui. Le comité social et économique central se tiendra le 19 juin, et je lance un appel à la direction : sa présence serait un signe très positif », a ajouté Benoît Vernier.
Des attentes fortes à son égard
« Nous sommes satisfaits qu’un directeur général ait enfin été nommé », affirme-t-il. « La période intérimaire nous a semblé assez longue. Avoir un nouveau dirigeant à la barre, c’est rassurant, il incarne désormais la direction. Les attentes sont élevées. Nous redoutons une gouvernance fortement centrée sur les intérêts américains, et côté européen, peut-être davantage focalisée sur l’Italie. Il doit impérativement donner des gages forts aux salariés français. Il ne devra pas négliger la dimension française dans son plan stratégique », avertit le représentant syndical.
« Nous espérons un véritable virage par rapport à l’ère Carlos Tavares », insiste-t-il, « un meilleur équilibre entre performance sociale et résultats économiques. Carlos Tavares ne parlait que de chiffres, de rentabilité, avec ce nouveau directeur général, nous voudrions entendre davantage parler des salariés. Nous attendons une politique sociale concrète, attentive aux conditions de travail, qui mette l’accent sur le produit, l’innovation et la technologie, plutôt que sur une stratégie de réduction des coûts à outrance », exhorte Benoît Vernier.
Selon lui, « si un site suscite une inquiétude particulière, c’est bien celui de Poissy ». « Depuis plusieurs mois, nous réclamons à la direction de clarifier l’avenir de ce site. Actuellement, les modèles fabriqués arrivent en fin de cycle, et la désignation des futurs véhicules destinés à Poissy reste inconnue. Nous craignons que ce site ne conserve pas d’attribution pour l’avenir. En revanche, pour les autres sites français, aucune inquiétude immédiate n’est à signaler », explique-t-il.