D’après les données fournies par l’Insee, plus de la moitié des citoyens français ayant l’âge légal pour voter au 1er janvier 2025, soit précisément 51,6 %, seront âgés de plus de 50 ans.
La population électorale française tend à vieillir. Pour la toute première fois, plus de la moitié des électeurs ont dépassé l’âge de 50 ans, d’après les données de l’Insee que France Inter a pu consulter le jeudi 29 mai, soit un an avant les élections municipales et deux ans avant la présidentielle. Au 1er janvier 2025, l’Institut national de la statistique et des études économiques indique que 51,6 % des personnes habilitées à voter ont plus de 50 ans. En revanche, les électeurs de moins de 30 ans ne représentent plus qu’environ 17 % du corps électoral.
Vincent Tiberj, sociologue et professeur à Sciences Po Bordeaux, fait remarquer que « non seulement la population française vieillit, mais les seniors montrent également un fort attachement à l’exercice du vote ». Cette évolution démographique pourrait donc influencer les orientations des campagnes politiques à l’approche de l’élection présidentielle de 2027. Selon lui, les seniors « sont souvent des électeurs réguliers, à l’inverse de leurs enfants et petits-enfants dont la participation est souvent plus éloignée ». Il précise que, lors d’une campagne caractérisée par un faible engagement, « il y a une probabilité élevée que ce soient les seniors qui se déplacent plus que les jeunes et les actifs ».
« La diversité des seniors, une réalité incontournable »
En conséquence, les candidats seront davantage enclins à « prioriser les intérêts et revendications des personnes plus âgées », note Vincent Tiberj. Toutefois, il rappelle que ces mêmes responsables politiques oublient parfois que « au sein de cette tranche d’âge, tous ne défendent pas uniquement leurs intérêts économiques ou personnels. Une grande partie d’entre eux reste profondément concernée par le bien-être de leurs enfants et petits-enfants ».
« Il est important de ne pas considérer les seniors comme un groupe homogène », insiste enfin Vincent Tiberj. Il souligne également que « des générations comme les baby-boomers continuent à se diviser politiquement, avec des positions variées sur des thèmes tels que la redistribution sociale, le multiculturalisme ou encore la diversité ».