L’avocat représentant la famille les avait fortement conseillé de ne pas aller rencontrer un membre du gouvernement, estimant que ce ministre avait fait preuve d’irrespect à leur égard en public, devant l’ensemble des Français.
Le mercredi 4 juin, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau doit rencontrer la famille d’Aboubakar Cissé, un jeune Malien assassiné à coups de couteau dans une mosquée située à La Grand-Combe (Gard) le 25 avril dernier. Parmi les personnes présentes pour cet échange figurera Djibril, l’oncle de la victime, ainsi que plusieurs représentants du Haut conseil des Maliens de France. Début mai, Yassine Bouzrou, l’avocat des proches d’Aboubakar Cissé, avait confié à 42mag.fr qu’il ne recommandait pas à ses clients de se rendre auprès d’un ministre ayant qualifié la victime d’« individu en situation irrégulière », des propos qu’il jugeait totalement irrespectueux.
Après un entretien avec le Premier ministre François Bayrou à Matignon lundi, Bruno Retailleau a fermement condamné l’assassinat d’un ressortissant tunisien dans le Var, qualifiant ce crime de nature « raciste » et « préméditée ». Il a par ailleurs affirmé que « chaque acte raciste est un acte antifrançais », soulignant la gravité de ces faits.
Du côté de 42mag.fr, Dominique Sopo, président de SOS Racisme, a critiqué ce qu’il appelle une véritable « tentative de redressement » de la part de Bruno Retailleau, qui chercherait à rattraper le « faux pas » de sa réaction au meurtre d’Aboubakar Cissé à La Grand-Combe. Selon lui, la réponse initiale du ministre avait été marquée par un « sous-dimensionnement choquant » des faits. Dominique Sopo déplore également que Bruno Retailleau appartienne à ces personnalités qui contribuent à « entretenir une ambiance hostile, notamment envers les immigrés ».