D’après les déclarations de la députée Brigitte Barèges, le projet de loi proposé par l’UDR représente la sanction la plus légère, ou la « peine minimale », comme l’a défendu mardi le Premier ministre François Bayrou lors de son intervention devant l’Assemblée nationale.
« Nous sommes favorables et nous l’avons anticipé », a déclaré mardi 3 juin sur 42mag.fr Brigitte Barèges, députée UDR (Union des Droites pour la République, le mouvement d’Éric Ciotti) du Tarn-et-Garonne. Elle réagissait après que le Premier ministre François Bayrou ait exprimé son appui à l’instauration d’une peine minimale, lors de la séance des questions au gouvernement, à la suite des violences qui ont éclaté samedi soir autour de la célébration du sacre du PSG.
L’ancienne avocate précise que la niche parlementaire de son groupe « aura lieu le 26 juin. Parmi les projets de loi que nous soumettrons figure particulièrement le rétablissement des peines planchers pour les agressions visant les forces de l’ordre : policiers nationaux et municipaux, pompiers, agents pénitentiaires, agents des douanes… Tous ceux qui portent un uniforme. Bien sûr, il faudra définir avec précision les critères de gravité. »
Renforcer les effectifs des forces de l’ordre et des magistrats
Pour Brigitte Barèges, la proposition UDR s’aligne largement avec la position défendue par le Premier ministre. « Il a modifié légèrement la terminologie, mais lorsqu’il parle de peine minimale, cela signifie peine plancher. » La députée du Tarn-et-Garonne souligne également la nécessité d’accroître les moyens financiers alloués à la Justice, qu’elle considère comme « le parent pauvre du budget national ». Selon elle, « il est indispensable de doubler les effectifs tant chez les forces de l’ordre que chez les magistrats. »
Brigitte Barèges estime par ailleurs que la loi doit être modifiée afin de durcir les sanctions, en particulier pour les délinquants débutants. « Tout le monde a été surpris par la clémence des peines prononcées envers les premiers prévenus. »
« Du sursis, des travaux d’intérêt général, des sanctions légères : c’est la loi pour ceux qui n’ont pas d’antécédents judiciaires, on n’applique jamais de prison ferme. Il faut durcir cette législation. »
Brigitte Barèges, députée UDRà 42mag.fr
Elle affirme également être « favorable à titre personnel » à un retour à la loi anti-casseurs signée par Charles Pasqua. « Lors de ce type d’émeutes, il est très compliqué d’individualiser les infractions. Il faudrait probablement instaurer une responsabilité pénale collective, où toute personne interpellée dans le cadre d’une émeute serait automatiquement sanctionnée, même si elle n’a pas lancé l’engin explosif. Cela rendrait la réponse judiciaire plus efficace. »
Dans le même temps, la parlementaire appelle à la création de places supplémentaires en prison. « J’étais déjà députée en 2012 lorsque, avec Nicolas Sarkozy, nous avions voté pour la construction de 60 000 nouvelles places de détention. Quand Christiane Taubira est devenue garde des Sceaux sous François Hollande, la première décision a été de stopper ce chantier. Aujourd’hui, ce manque se fait ressentir, avec une surpopulation carcérale intolérable dans plusieurs établissements. »