La toute récente console hybride de Nintendo a été mise en vente à partir de jeudi. Maxime Claudel, journaliste spécialisé dans les jeux vidéo chez Numerama, partage son analyse des éléments forts de cette machine, qu’il a eu l’opportunité d’essayer avant sa commercialisation officielle. Il aborde également la problématique délicate liée aux tarifs des jeux ainsi que des accessoires compatibles.
La Switch 2 saura-t-elle répondre aux attentes des joueurs ? La toute nouvelle console de Nintendo est sortie jeudi 5 juin, huit ans après le lancement de la première génération. Maxime Claudel, journaliste spécialisé dans les jeux vidéo chez Numerama, confie avoir été « agréablement surpris » par cette console, qu’il a eu l’occasion de tester avant sa commercialisation.
Franceinfo : Qu’avez-vous remarqué dès les premiers instants en manipulant la console ?
Maxime Claudel : On ressent clairement une nette amélioration en termes de qualité. Même si elle ne rivalise pas avec la puissance d’une PS5, cette console portable offre un très bon niveau de performances. Mario Kart tourne parfaitement bien, tout comme Cyberpunk 2077, un jeu pourtant très exigeant, qui a posé problème sur PS4 et Xbox One. Le titre Donkey Kong Bananza, qui doit sortir en juillet, est un régal pour les yeux. La Switch 2 montre une puissance nettement supérieure à celle de la première Switch. Nintendo a fait des choix technologiques pertinents, notamment avec un écran LCD de qualité, même si personnellement j’aurais préféré un modèle OLED. Ceci dit, les couleurs sont éclatantes et la luminosité élevée. L’écran est doté d’une fréquence de 120 Hz, ce qui assure une fluidité remarquable grâce également à la prise en charge de la technologie dite de « taux de rafraîchissement variable ».
La prise en main de la nouvelle console est-elle améliorée ?
L’ergonomie de la Switch 2 peut étonner au premier contact. La console est plus large, mais pas plus épaisse que la première version, ce qui crée une sensation un peu étrange sous les doigts, car on s’attend à un objet plus massif. Ce léger défaut d’ergonomie donne un effet « feuille de papier », assez inhabituel, qui risque peut-être de dérouter au début. En revanche, l’écran plus grand offre un confort visuel accru.
« Les nouvelles manettes Joy-Con 2 sont légèrement plus agréables à manipuler et semblent moins fragiles au premier abord, notamment grâce à leur fixation magnétique qui les rend plus robustes. Même les enfants ne risquent plus d’en faire tomber une accidentellement. »
Maxime Claudel, journaliste jeux vidéo chez Numeramainterview à 42mag.fr
Dans l’ensemble, le design apparaît plus abouti. La console intègre aussi la technologie DLSS, qui s’appuie sur l’intelligence artificielle pour améliorer les performances tout en économisant les ressources. L’association avec Nvidia est un atout majeur pour la puissance de la Switch 2. Cela comble l’une des faiblesses de la première Switch, qui souffrait d’un catalogue tiers peu qualitatif. Par exemple, jouer à The Witcher sur la première console était décevant. Cette fois, on peut espérer bénéficier de jeux tiers mieux optimisés et plus nombreux.
Quels titres attendez-vous avec le plus d’impatience ?
Le contenu de Mario Kart World est particulièrement riche. Le visuel est réussi, avec un style cartoon très bien animé. On passe de 12 à 24 coureurs simultanés, ce qui promet des courses encore plus chaotiques et amusantes. Le jeu proposera environ trente circuits et un mode permettant de créer ses propres parcours en combinant plusieurs circuits, ouvrant des possibilités presque infinies. Personnellement, j’attends aussi le prochain Mario en 3D, car l’univers Nintendo est étroitement lié aux aventures de ce personnage. J’aimerais au moins voir un teaser car Nintendo sait toujours innover, même avec des franchises classiques, et je suis curieux de découvrir ce que la puissance de la Switch 2 va leur permettre de faire. Les fans qui n’ont jamais joué aux jeux Zelda sur Switch pourront, eux, les apprécier dans leur version améliorée. Par ailleurs, je suis très curieux de voir comment Elden Ring tournera, car c’est l’un des jeux les plus marquants des dernières années.
Les prix des jeux vont-ils augmenter ? Ce semble déjà le cas avec le dernier Mario Kart…
Si l’on regarde Mario Kart 8 Deluxe sur la première Switch, il est vendu en moyenne autour de 60 euros. Ce qui interpelle cette fois, c’est que Mario Kart World est proposé à 90 euros sur la Switch 2. À mon sens, Nintendo aurait dû communiquer davantage et annoncer du contenu gratuit sur les six premiers mois pour justifier un tel tarif. Je pense qu’ils vont sans doute ajouter des circuits, des pilotes, et que le jeu sera suivi sur le long terme, voire jusqu’à la sortie de la suivante génération de consoles.
« Si vous consacrez entre 30 et 40 heures à un jeu, le prix de 90 euros ne me paraît pas exagéré. En revanche, pour un contenu de 15 heures, ce serait plus contestable. »
Maxime Claudel, journaliste jeux vidéo chez Numeramaà 42mag.fr
Depuis l’arrivée de la PS5 et de la Xbox Series, le tarif des jeux a grimpé à 80 euros, et ici on commence à voir un palier à 90 euros. Je comprends que cette somme puisse être dissuasive, mais tout dépend du temps de jeu proposé et de la valeur perçue.
Le prix de la console vous semble-t-il raisonnable ?
Pour rappel, la première Switch se vendait entre 300 et 350 euros. Sur ce point, on observe donc une hausse supérieure à 100 euros. Je trouve cependant que le tarif est justifié au vu de ses caractéristiques techniques. En revanche, la politique tarifaire de Nintendo sur certains services et accessoires prête à débat. Par exemple, la fonctionnalité GameChat, qui permet de discuter avec ses amis via la console, sera gratuite au lancement mais nécessitera ensuite un abonnement à Nintendo Switch Online. Ce dernier n’est pas très cher pour l’instant, mais il devrait vraisemblablement augmenter dans l’année à venir, comme l’ont déjà fait les concurrents. Concernant les accessoires, les prix sont élevés : environ 80 à 90 euros pour une manette, la paire de Joy-Con 2 aussi autour de 90 euros, et la caméra coûte 60 euros, ce qui est un tarif notable pour un produit qui reste assez basique.