Sur un profil Facebook portant son identité, mais inactif depuis son intégration au sein de l’équipe de Marine Le Pen, la députée avait publié un montage photographique exprimant son appui au maréchal Pétain. Par ailleurs, elle se permettait de se moquer d’une image d’Emmanuel Macron en y ajoutant des commentaires à connotation homophobe.
Caroline Parmentier, élue députée Rassemblement national (RN) dans le Pas-de-Calais, a été mise en cause mercredi 18 juin pour des propos à caractère raciste, pétainiste et homophobe qu’elle aurait tenus sur Facebook, selon une enquête publiée par Mediapart et confirmée par 42mag.fr. Ce compte, principalement actif en 2018, a été désactivé depuis son intégration dans l’entourage de Marine Le Pen.
Alors que Mediapart révélait les premières informations autour de ses interventions en faveur du journal pétainiste Présent, reconnu pour ses liens avec la collaboration, Sébastien Chenu, vice-président du RN, a tenté lundi sur LCP de minimiser la controverse en affirmant que Caroline Parmentier avait « abandonné cette ligne idéologique depuis longtemps ».
Pourtant, une analyse des publications sur son profil Facebook datant de 2018 montre que la députée affichait clairement un appui au maréchal Pétain, notamment à travers un photomontage en sa faveur. De plus, suite au décès du militant antifasciste Clément Méric, elle s’est publiquement insurgée contre la condamnation des skinheads responsables de sa mort, évoquant une « justice politique d’exception ».
La parlementaire réagit et dénonce une « manipulation »
Sur ce même compte Facebook, Caroline Parmentier a également tenu des propos à connotation homophobe. En octobre, sous une photo d’Emmanuel Macron en visite aux Antilles en compagnie de deux hommes, elle a moqué leur présence en écrivant : « La chemise blanche de Macron : lavée avec Omo ? ». De la même manière, elle a critiqué le succès du film 120 Battements par minute, qu’elle a qualifié de « propagande en faveur du mariage homosexuel, louange des migrants, apologie de l’avortement et promotion du communautarisme gay ». Ses publications relayent également des théories du complot propagées dans Présent, comme la théorie du « grand remplacement en Europe » ou encore des discours autour du « génocide des Blancs en Afrique du Sud ».
Face à ces accusations, Caroline Parmentier parle d’une « cabale montée de toute pièce par Mediapart » qui lui vaut un « déferlement d’insultes sexistes et même des menaces de mort », d’après la longue déclaration qu’elle a envoyée à 42mag.fr ainsi qu’à ICI Nord (anciennement France Bleu). Elle reproche à Mediapart d’avoir « délibérément tronqué » certaines de ses réponses pour lui « nuire injustement », en utilisant des « extraits décontextualisés ». Elle assure par ailleurs n’avoir « jamais été condamnée. » Caroline Parmentier précise enfin qu’elle « rejette catégoriquement toute accusation de racisme, d’antisémitisme ou d’homophobie, ces critiques ne reflétant ni mes valeurs ni la personne que je suis ».