Le parlementaire d’origine franco-iranienne, âgé de 53 ans, qualifie la décision prise de « choix politique ». Il souhaitait en particulier échanger avec des députés appartenant au parti démocrate.
Le député parisien Pouria Amirshahi, membre du groupe écologiste et social, s’est vu refuser l’obtention d’un visa pour se rendre aux États-Unis. Son groupe parlementaire a dénoncé mercredi 18 juin cet événement comme un « acte hostile » sans précédent, « en plus de deux cent quarante années de relations diplomatiques entre la France et les États-Unis ». Âgé de 53 ans et d’origine franco-iranienne, cet élu est l’un des co-initiateurs de La Digue, « une coalition de parlementaires cherchant à combattre la progression du néo-fascisme dans diverses démocraties libérales ». Il qualifie cette interdiction d’une « décision politique », alors même qu’il projetait de rencontrer outre-Atlantique des parlementaires démocrates, ainsi que des intellectuels et acteurs de la société civile.
Dans une déclaration à l’AFP, Pouria Amirshahi explique avoir initialement déposé une demande d’autorisation de voyage, qui s’est vue rejetée, malgré le fait qu’il ait déjà été admis aux États-Unis à trois reprises par le passé, en 2000, 2011 et 2013. Suite à ce refus, il a soumis une requête pour l’obtention d’un visa. Au cours de cette procédure, on lui a demandé de justifier précisément l’objet de son déplacement, mais sa demande a de nouveau été rejetée. Pour appuyer son dossier, il disposait pourtant d’un courrier du cabinet de Jean-Noël Barrot, le ministre des Affaires étrangères, sollicitant de l’Ambassade américaine une « attention bienveillante » à l’égard de sa demande.
Une décision politique et ses implications dans un contexte mondial
La Digue a réagi par un communiqué où elle déplore cette « décision politique lourde de sens », qui intervient dans un contexte marqué par des tensions internationales croissantes, la régression des démocraties vers des régimes illibéraux, ainsi que la montée en puissance de mouvements néofascistes identitaires. « Informée de la situation, la diplomatie française, et plus particulièrement le Président de la République, s’emploie à contester cette décision pour tenter d’en obtenir une révision favorable », précise la coordination parlementaire.