L’engagement des États-Unis dans l’opération militaire qu’Israël conduit en Iran est susceptible d’avoir profondément modifié la dynamique du conflit au Moyen-Orient. Dans la « Matinale » diffusée le lundi 23 juin, Bertrand Badie, expert en relations internationales et auteur de l’ouvrage « L’Art de la paix » publié chez Flammarion, partage son analyse sur cette évolution géopolitique majeure.
La peur d’une possible montée des tensions gagne le monde entier après que les forces américaines ont mené des frappes sur des installations nucléaires iraniennes, signalant ainsi l’engagement direct des États-Unis dans le conflit armé qui oppose Israël à l’Iran dans la nuit du samedi 21 au dimanche 22 juin. « Il ne s’agit plus seulement d’une extension régionale du conflit, mais bien d’une internationalisation qui contraint chaque acteur du système international à prendre position et à réagir », explique Bertrand Badie, professeur émérite à Sciences Po et expert en relations internationales, lors de la « Matinale » du 23 juin.
La Russie en équilibre précaire
Il insiste également sur le fait que « certains acteurs auxquels on prête peu d’attention méritent pourtant une surveillance constante, notamment la Russie, la Chine, ainsi que plusieurs nations du Sud global ». « Les silences de certaines puissances en disent long », observe-t-il en évoquant ces pays. « La Russie ne reste pas vraiment muette, [elle] se trouve en équilibre délicat, tandis que la Chine demeure discrète, et que les pays du Sud affichent des positions surprenantes », précise-t-il. « Il est essentiel de suivre ces évolutions sans sombrer dans la prophétie », conclut Bertrand Badie.
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