Les membres du Parlement demeurent fortement attachés à l’article 50-1 de la Constitution. Un débat sera organisé mercredi soir afin de permettre à chacun d’exprimer ses points de vue à ce sujet.
Le mercredi 25 juin, après douze jours de conflit, un cessez-le-feu semble se maintenir entre l’Iran et Israël. Malgré cette accalmie, les députés, qui tiennent particulièrement à l’article 50-1 de la Constitution, bénéficieront néanmoins d’un débat dans l’hémicycle, sans procéder à un vote. Lors de chaque crise majeure, ces élus exigent d’avoir la possibilité d’échanger – d’autant plus que la situation au Moyen-Orient demeure très incertaine. Cet exercice constitue un moment clé de la démocratie : les représentants du peuple questionnent le gouvernement afin de mieux comprendre sa stratégie, notamment son positionnement dans ce genre de conflits. Le Premier ministre François Bayrou aura la charge de présenter la ligne officielle de la France, avant que les différentes forces politiques ne prennent la parole dans l’assemblée.
Les formations politiques voient dans ce débat une occasion précieuse de s’exprimer, surtout dans une assemblée où les divisions sont marquées. Prendre la parole pendant quelques minutes, de 5 à 10 minutes en général, leur permet de faire de la politique au sens large : affirmer leur position, exister politiquement, critiquer leurs adversaires. La France insoumise a notamment pris l’initiative de demander ce temps d’échange que le président de l’Assemblée a validé. Ce parti devrait vivement critiquer Emmanuel Macron, qu’il accuse d’ambiguïté : d’un côté, il a initialement appuyé le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, mais de l’autre, il a aussi condamné les frappes illégales menées par les États-Unis à l’encontre de l’Iran.
« Leur offrir un rôle »
Selon un proche du président Macron, l’exécutif consent à ce genre de débat pour satisfaire les députés, qui ont souvent le sentiment de n’être que des « simples hourras » ou des « chambres d’enregistrement », simplement destinés à voter des lois, comme celle relative à la programmation militaire, sans réelle influence sur les grandes orientations internationales. « On leur confie un rôle, celui de pouvoir exprimer, au nom des Français, une solidarité », détaille cette source, « de condamner, mais aussi avec le risque de leur donner un levier pour gêner la politique diplomatique de la France ».
C’est également un moyen pour le gouvernement de pousser les parlementaires à prendre position, afin de mieux révéler leurs véritables couleurs, comme cela avait été le cas lors des débats sur la guerre en Ukraine en pleine campagne présidentielle en 2022. À cette occasion, les partis d’extrême droite et de gauche radicale étaient fortement attendus sur leur rapport à la Russie, en raison de leurs sympathies passées ou de leurs liens entretenus avec le régime de Vladimir Poutine. Aujourd’hui, le même procédé va se répéter : chaque camp sera observé à la loupe, en particulier à l’approche des échéances électorales où les questions internationales prennent une importance capitale, notamment en 2027. C’est pourquoi les dirigeants des partis se pressent pour obtenir des rendez-vous avec le président de la République, qui a promis de les recevoir prochainement.