Un document rendu public la semaine passée par la commission des finances du Sénat avait critiqué les sommes jugées insignifiantes consacrées à cette problématique sociétale.
Des groupes associatifs et féministes ont lancé un appel au Premier ministre pour qu’il ne « sacrifie pas les femmes sur l’autel de l’austérité ». Ce dimanche 6 juillet, plusieurs entités, dont la Fondation des femmes, la Fédération Solidarité femmes, le Planning familial, Femmes Solidaires ainsi que la Fédération nationale des centres d’information sur les droits des femmes et des familles, ont exhorté François Bayrou à « garantir la protection des financements » dédiés aux structures aidant les femmes et enfants victimes de violences. Dans une lettre ouverte, elles insistent sur le fait que « le projet de loi de finances pour 2026 doit impérativement assurer des ressources suffisantes pour répondre à cette problématique sociétale urgente ».
Les signataires soulignent l’impact direct des coupes budgétaires sur l’accompagnement des victimes : « Fermeture d’un point d’accueil, c’est réduire d’autant les chemins de sortie pour les survivantes. Restreindre les plages horaires d’une ligne d’écoute, c’est condamner ces femmes à rester sous le contrôle de leurs agresseurs. Licencier une juriste, c’est dénier à une victime l’accès à la justice ». Elles poursuivent en avertissant que « diminuer les moyens accordés à ces associations, c’est tolérer que des enfants grandissent dans un univers de peur et de violence, au lieu d’évoluer dans une société prônant l’égalité ».
Un financement jugé dérisoire face aux défis
Lors de son mandat en 2017, Emmanuel Macron avait désigné l’égalité entre les sexes comme une « cause majeure du quinquennat », faisant de la lutte pour « l’éradication totale des violences à l’encontre des femmes » son « pilier principal ». Premier ministre, il avait renouvelé cette promesse en 2022, avant sa réélection. Le budget consacré au programme égalité femmes-hommes a presque triplé entre 2020 et 2024, atteignant désormais un peu plus de 100 millions d’euros.
Cependant, ces hausses budgétaires sont perçues par les collectifs féministes comme trompeuses. Ils dénoncent un financement encore insuffisant au regard des enjeux réels. Un rapport récent de la commission des finances du Sénat a ainsi pointé les montants « ridiculement faibles » alloués à la lutte contre les violences faites aux femmes, regrettant que cette « grande cause nationale reste sous-équipée » et appelant le gouvernement à augmenter significativement les ressources mises à disposition.