Le Premier ministre, François Bayrou, a pris la parole ce mardi 15 juillet pour présenter ses réflexions relatives au budget de l’État. Parmi les différentes mesures qu’il a avancées, une en particulier suscite une vive controverse auprès des citoyens : la suppression de deux jours fériés. Cette suggestion ne semble guère trouver de soutien populaire.
Ce passage provient d’une partie de la transcription du reportage présenté ci-dessus. Pour visionner la vidéo complète, cliquez dessus.
La suppression de deux jours fériés parmi les onze inscrits au calendrier officiel provoque une vive réaction ce soir à Lyon. Le Premier ministre a avancé cette idée pour renflouer les finances publiques, mais elle ne fait pas l’unanimité. Un homme installé sur une terrasse confie : « Je doute que cette mesure soit à la hauteur des défis auxquels nous faisons face. Ce n’est certainement pas ce qui nous donnera l’impulsion nécessaire.«
Dans cette brasserie installée au cœur du Vieux-Lyon, les jours fériés attirent encore beaucoup de clients. Pour le propriétaire, fraîchement arrivé à la tête de l’établissement, cette annonce sonne comme une mauvaise nouvelle. Cédric Langella affiche une certaine amertume : « Je pense d’abord à l’impact sur le chiffre d’affaires, c’est la première chose qui me vient à l’esprit. On estime une perte comprise entre 10 000 et 12 000 euros, ce qui est considérable, surtout dans une zone touristique comme celle-ci.«
Une proposition vivement contestée
Cette annonce intervient deux décennies après la transformation du lundi de Pentecôte en journée de solidarité. Cette fois, c’est le lundi de Pâques et le 8 mai qui sont concernés, proposés comme jours à retravailler. Pour Basile Poussard, 34 ans, chef d’atelier au sein d’une marbrerie locale, cela crée une impression d’injustice : « Ce sont toujours les salariés qui fournissent déjà le plus d’efforts qui devront encore en faire davantage. » Selon François Bayrou, cette mesure rapporterait plusieurs milliards d’euros à l’État et renforcerait la productivité des entreprises, un point que confirme lui-même ce chef d’entreprise.
« Dans une PME modeste comme la nôtre, travailler ces deux jours supplémentaires entraînerait un chiffre d’affaires additionnel estimé à 80 000 euros. Sur le papier, c’est une solution mathématiquement pertinente, mais humainement, ce ne l’est absolument pas. D’ailleurs, c’est pour cette raison que je peine à recruter actuellement : il n’y a personne disponible. Pourquoi demande-t-on toujours aux mêmes, à ceux qui travaillent déjà, d’allonger encore leur temps de travail ?«
Par ailleurs, selon des données de l’INSEE, chaque jour férié non travaillé représente un manque à gagner de 1,5 milliard d’euros pour l’économie française.