La pétition visant à s’opposer à la loi Duplomb a atteint un niveau de mobilisation exceptionnel, dépassant le cap du million de signatures sur le portail officiel de l’Assemblée nationale ce dimanche 20 juillet. En raison de ce succès important, il est probable que ce texte soit examiné lors d’une séance publique, même si son annulation n’est pas garantie.
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Pour la toute première fois depuis l’instauration de la Ve République, une pétition citoyenne franchit le seuil d’un million de signatures. Celle-ci réclame la suppression de la loi Duplomb, laquelle envisage notamment de réintroduire un pesticide controversé, interdit sur le territoire français mais encore utilisé dans d’autres pays européens. Ce texte bénéficie du soutien d’une large part des agriculteurs, qui invoquent la nécessité de préserver la compétitivité de l’agriculture nationale. Du côté des partisans, le sujet est abordé avec une grande prudence.
« Cette pétition va permettre de rouvrir un débat à l’Assemblée nationale. Nous, nous n’avons aucun souci à ce que nos institutions fonctionnent normalement et que le débat démocratique ait lieu. Je pense qu’il est essentiel, en cette période où les inquiétudes persistent, de ramener un peu de rationalité et de sérénité dans cet échange, ce qui me semble être une attitude raisonnable », déclare Arnaud Rousseau, président de la FNSEA.
Un recours déposé par la gauche
En atteignant ce nombre de signatures, la pétition peut désormais être examinée en séance plénière, sous réserve de l’approbation de la conférence des présidents. Même si ce débat ne permettra pas de modifier la loi elle-même, il pourrait cependant renforcer la pression exercée sur le gouvernement. « Il est certain que le Premier ministre se verra dans l’obligation d’intervenir. Il ne pourra pas laisser la situation telle qu’elle est, surtout compte tenu du fait que ce sujet suscite une forte inquiétude au sein de l’électorat », commente Bruno Cautrès, politologue.
Par ailleurs, les députés appartenant à la gauche ont saisi le Conseil constitutionnel, qui doit statuer dans un délai d’environ un mois sur une éventuelle censure de cette loi.