C’est la toute première fois qu’une procédure collective est engagée en France concernant ces airbags défaillants, qui ont causé la mort d’au moins 60 personnes dans 11 pays au cours des quinze dernières années, parmi lesquelles 18 décès ont été recensés sur le territoire français.
« Stellantis a connu une gestion particulièrement désordonnée, c’est ce constructeur qui a généré le plus grand nombre de plaintes », a affirmé mardi 22 juillet sur 42mag.fr Magali Buttard, responsable du service juridique de l’UFC-Que Choisir, expliquant ainsi la décision de lancer une action collective à l’encontre du groupe automobile Stellantis. Cette action vise à obtenir des compensations financières pour les détenteurs de véhicules équipés d’airbags Takata, contraints à une immobilisation forcée.
L’association de défense des consommateurs a choisi de saisir la justice, « pour que les dommages subis par les automobilistes concernés par les rappels sous ‘stop drive’, mis en place de manière totalement désorganisée et irrationnelle depuis 2023, soient réparés », a-t-elle déclaré. Cette disposition d’immobilisation immédiate, qui touche 1,7 million de véhicules, est « le résultat d’une gestion défaillante, d’une inertie et d’un traitement chaotique et désastreux des rappels effectués par Stellantis », a insisté Magali Buttard. « Cette négligence a causé de multiples préjudices aux automobilistes, notamment des coûts engendrés par l’immobilisation de leurs véhicules, qui doivent être compensés », a-t-elle ajouté.
Une réparation pour l’ensemble des dommages subis
Selon l’UFC-Que Choisir, Stellantis et Citroën « avaient largement la possibilité d’organiser des campagnes de rappel simples avant d’en arriver à des mesures ‘stop drive’, ce qui aurait permis d’étaler progressivement le remplacement des airbags ». « Si le constructeur avait pleinement pris en compte la gravité du danger lié à ces airbags, et s’il n’avait pas uniquement fait un choix dicté par des considérations financières, les rappels auraient été lancés bien plus tôt, et l’instauration de mesures ‘stop drive’ n’aurait pas été nécessaire », a souligné la responsable juridique de l’organisation de consommateurs.
L’association réclame la reconnaissance de plusieurs types d’indemnités pour compenser les différents préjudices. En plus d’une allocation journalière couvrant toute la période d’immobilisation du véhicule, l’UFC-Que Choisir souhaite que soit prise en compte la réparation des frais liés « aux primes d’assurance que les propriétaires ont continué à régler », « aux éventuels frais de stationnement », « aux coûts des transports alternatifs utilisés », « aux frais de dépannage ou de remorquage », « aux charges pour la remise en état du véhicule », mais aussi aux « coûts liés aux annulations d’activités touristiques et culturelles causées par cette immobilisation ».
Cette action collective est la première lancée en France concernant ces airbags défectueux, qui sont responsables d’au moins 60 décès dans 11 pays au cours des 15 dernières années, dont 18 en France. Néanmoins, Magali Buttard a précisé que l’UFC-Que Choisir ne se limite pas à cette démarche et « envisage également de mener des actions collectives contre d’autres constructeurs » si nécessaire.