En septembre prochain, la France procédera à la reconnaissance officielle de l’État de Palestine. Cette déclaration, faite par Emmanuel Macron, a déclenché une vague de réactions diverses dans le paysage politique, à l’exception des membres du socle commun, qui représentent les partenaires proches du président de la République.
Depuis la soirée de jeudi, les réactions des partis formant le socle commun, c’est-à-dire les alliés proches du président de la République, se font rares. Cette réserve n’est pas uniquement liée au fait qu’Emmanuel Macron a pris tout le monde de court le 24 juillet en annonçant, via son compte X, la reconnaissance de l’État de Palestine au beau milieu de l’été. En réalité, il n’existe pas d’unanimité au sein de cette coalition quant au rythme à adopter pour cette reconnaissance.
Pour Les Républicains (LR), dirigés par Bruno Retailleau, ainsi que pour le ministre de l’Intérieur, qui joue un rôle plus autonome au sein du gouvernement, le moment est jugé prématuré. François-Xavier Bellamy, deuxième figure du parti, partage ce point de vue comme il l’a exprimé auprès de RTL. « Je ne saisis pas cette décision, puisqu’elle contredit totalement ce que le président de la République affirmait il y a seulement quelques semaines », déplore-t-il.
« Il y a trois mois, le chef de la diplomatie et le président avaient posé quatre critères à réunir pour reconnaître l’État de Palestine. Ce n’est pas qu’une seule de ces conditions fait défaut, mais bien les quatre qui manquent. »
François-Xavier Bellamy, numéro deux des Républicainsà RTL
Au sein même du parti Renaissance, les avis divergent. D’un côté, une frange plus à gauche serait plutôt encline à une reconnaissance rapide, tandis que l’aile droite manifeste une certaine prudence, et ce, depuis le 7 octobre 2023. Le chef du parti, Gabriel Attal, n’a d’ailleurs pas encore exprimé de réaction suite à l’annonce du président. Du côté d’Horizons, Christian Estrosi s’est montré critique envers cette décision. « C’est une trahison envers les Juifs de France », a-t-il publié, alors même qu’il est un allié du chef de l’État.
Cette initiative diplomatique audacieuse d’Emmanuel Macron pourrait donc davantage fragiliser un socle commun qui est déjà marqué par des tensions et des divisions importantes.