Dans le contexte où le gouvernement tente de maîtriser les coûts de l’Assurance maladie pour l’année 2026, la CFTC attire l’attention sur le secteur de la radiothérapie. Le syndicat critique vivement cette pratique en soulignant l’existence de « bénéfices très importants ».
Le gouvernement a annoncé une série de mesures visant à économiser cinq milliards d’euros sur les dépenses de santé dès l’année prochaine, notamment en doublant le plafond des franchises médicales et en renforçant le contrôle des arrêts maladie. François Bayrou a souligné ce 15 juillet la nécessité de « faire en sorte que les Français prennent davantage leurs responsabilités ».
La CFTC suggère que d’autres pistes pourraient être explorées pour diminuer le poids financier de l’Assurance maladie, à commencer par les frais liés au transport médical, mais aussi la radiothérapie, un secteur qui, selon elle, génère « des marges considérables et mérite une attention particulière ».
Une rentabilité qui soulève des questions
Les centres et cabinets spécialisés en radiothérapie dégagent-ils des profits excessifs au détriment des patients et donc des fonds publics ? C’est ce que révèle le dernier rapport annuel de l’Assurance maladie, intitulé « Charges et produits 2026 ». Ce traitement fondamental contre le cancer figure parmi les sept activités médicales dont le « niveau de rentabilité suscite des interrogations ».
Outre la radiothérapie, d’autres secteurs sont mis en lumière : l’anatomopathologie (analyse morphologique des anomalies), la biologie médicale, la fourniture d’audioprothèses, la dialyse, la médecine nucléaire et la radiologie. L’Assurance maladie conclut que la « révision à la baisse des tarifs de ces actes est un levier essentiel pour une répartition plus équitable des dépenses ».
L’organisation précise que le taux moyen de rentabilité des établissements pratiquant la radiothérapie atteint 21 %. Pour mettre cela en perspective, l’INSEE indiquait que la rentabilité moyenne des entreprises françaises en 2022 se situait autour de 7 %. Par ailleurs, selon la Cour des comptes, un oncologue radiothérapeute exerçant en libéral percevrait en moyenne 35 000 euros nets mensuels. Dès trois ans auparavant, la Cour avait déjà tiré la sonnette d’alarme concernant la flambée des coûts en radiothérapie, dont l’augmentation est jugée « bien plus importante que la croissance du nombre de patients traités ».
Des pratiques qui gonflent les coûts
Pourquoi les prestations de radiothérapie procurent-elles des marges si confortables aux établissements concernés ? Tant l’Assurance maladie que la Cour des comptes attribuent cette situation aux règles tarifaires actuellement appliquées, qui sont très favorables aux structures, qu’elles soient privées ou publiques. En 2022, la Cour évaluait que les tarifs pratiqués pour les actes de radiothérapie dépassaient en moyenne de 75 % les coûts réels engagés.
Dans les cabinets libéraux, une pratique lucrative consiste également à facturer des suppléments. Par exemple, afin de s’assurer que le patient soit correctement positionné sur la table avant chaque séance d’irradiation, le radiothérapeute multiplie les images médicales réalisées. Ce procédé, d’après le rapport de la Cour des comptes, permet de « faire grimper la facture jusqu’à deux voire trois fois le prix initial ».