L’élection législative partielle à Paris se transforme en une confrontation intense et presque interne entre Michel Barnier et Rachida Dati. Ce face-à-face exacerbe la méfiance des électeurs et compromet la cohésion au sein des forces de droite dans la capitale.
Un parti unique, deux candidats en lice. Ce lundi 28 juillet, Les Républicains ont officiellement investi l’ancien Premier ministre Michel Barnier pour la prochaine élection législative partielle de la 2e circonscription de Paris, qui se tiendra à la rentrée. Pourtant, Rachida Dati a annoncé qu’elle compte bien se présenter « quoi qu’il arrive ».
Ce même jour, lors d’une séance devant la commission nationale d’investiture LR, la ministre de la Culture a critiqué les « ambitions personnelles » affichées par Michel Barnier. « La seule véritable question est de savoir si notre famille politique souhaite réellement l’emporter à Paris », a-t-elle souligné. Elle a ajouté avec assurance : « Et vous savez que c’est moi la seule capable d’y parvenir ». Rachida Dati a conclu en avertissant : « Paris mérite mieux que des règlements de comptes internes ».
Un conflit qui nuit à l’image de la politique ?
Dans le 7e arrondissement, où Rachida Dati occupe la fonction de maire, les habitants interrogés ont exprimé principalement trois types de réactions face à ce duel. Le premier est marqué par une forme d’irritation difficile à dissimuler, accompagnée de sarcasme. « C’est presque un psychodrame », regrette une habitante. « Je ne sais pas si cela présente une bonne image de la politique, et je pense qu’en ce moment, ce n’est probablement pas très judicieux. » Un autre électeur de ce quartier souligne : « Ils viennent quasiment du même parti et se battent pour un siège », déplorant que « à un moment, l’enjeu était de s’opposer à Anne Hidalgo, désormais c’est Michel Barnier, c’est une sorte de guerre fratricide ».
« Je trouve absurde que deux membres du même parti n’arrivent pas à s’entendre. Selon moi, c’est un mal récurrent qui touche la France. »
une électrice du 7e arrondissement de Parisà 42mag.fr
Le deuxième ressenti auprès des habitants concerne cette opposition qui, pour certains, n’est pas surprenante venant de Rachida Dati. Ce tempérament est perçu comme intrinsèque à sa personnalité. « Elle a toujours été tenace et déterminée, on le sait depuis longtemps », commente un électeur. « Qu’ils soient tous deux candidats dans la même circonscription ne m’étonne pas, car elle n’a jamais été du genre à suivre les desiderata des autres », ajoute une autre personne.
Enfin, une troisième réaction est plutôt marquée par une interrogation liée aux projets politiques de la ministre actuelle. « J’ai été étonné d’apprendre qu’elle visait la mairie de Paris. Du coup, quelle est la logique de sa participation à cette élection législative, alors qu’elle pourrait concentrer son énergie sur sa campagne pour la mairie ? », se demande un citoyen. Sur ce point, la commission nationale d’investiture a évoqué, dans un communiqué, une solution possible pour éviter cette confrontation interne en reconnaissant que Rachida Dati est « la mieux placée » pour les municipales parisiennes prévues en mars 2026.