Jeudi, les autorités gouvernementales ont fait savoir qu’elles allaient créer 80 000 places supplémentaires pour les examens avant la fin de l’année. Cette augmentation significative sera renforcée par l’embauche d’environ cent nouveaux inspecteurs pour assurer le bon déroulement de ces sessions.
Patrice Bessone, qui représente au niveau national un réseau d’auto-écoles et préside Mobilians ESR, a fait part jeudi 31 juillet sur 42mag.fr d’une profonde déception suite à l’annonce gouvernementale du même jour concernant la création de 80 000 places supplémentaires pour l’examen du permis de conduire d’ici la fin 2025. « Nous sommes vraiment très déçus. Cela ne changera absolument rien », déplore-t-il, critiquant ce qu’il considère comme une simple opération de communication : « On fait croire qu’il y aura rapidement beaucoup de places disponibles, alors que ce n’est pas le cas. »
Si cette mesure représente selon lui « un premier pas », elle reste néanmoins une « promesse décevante ». En effet, il explique que « le budget prévu ne sert qu’à financer 80 000 places d’examen supplémentaires réalisées par des inspecteurs volontaires ». Le problème principal, selon lui, demeure : « Le nombre d’inspecteurs reste au plus bas, on demande juste à ceux déjà en poste, s’ils le souhaitent, d’organiser des examens en plus. »
Pour soutenir cette augmentation des places d’examen, le ministre François-Noël Buffet a annoncé que « 108 inspecteurs » étaient « en phase de recrutement ». Toutefois, Patrice Bessone nuance cette information : « Ces 100 inspecteurs correspondent en réalité à une vague de recrutements initiée par le ministre Darmanin en 2022. Nous finalisons actuellement cette promotion avec les 40 derniers inspecteurs qui rejoindront les rangs en 2025. » Selon lui, les besoins sont bien plus conséquents : « Il faudrait trois nouveaux inspecteurs par département, soit 300 au total, car il y a 100 départements. Pour cela, un budget conséquent est nécessaire. »
Le ministre a également suggéré d’augmenter le taux de réussite à l’examen du permis, qui se situe aujourd’hui autour de 60 %. Patrice Bessone reste toutefois prudent face à cette proposition : « Si on accorde le permis à presque tout le monde, il faudra redoubler de vigilance avant de laisser ces conducteurs circuler librement. » Il évoque une statistique alarmante : « En 2024, le nombre de jeunes tués sur les routes a dépassé celui de 2023. »