L’annonce de la présence du député soutenant Emmanuel Macron, Denis Masséglia, a provoqué une vive réaction et de nombreuses contestations sur les plateformes sociales. En réponse aux nombreuses critiques, le streamer ZeratoR, qui est également cofondateur du marathon caritatif, est intervenu pour s’exprimer sur 42mag.fr.
Le ZEvent 2025 se déroulera du vendredi 5 au dimanche 7 septembre, précédé par un concert d’inauguration prévu le jeudi 4 septembre à Montpellier. Parmi les artistes qui seront présents, on compte notamment IAM, Alonzo et Carbone. Cette année apporte une nouveauté majeure : l’événement sera accessible à tous les streamers qui remplissent trois exigences techniques fixées sur la plateforme Twitch. Ces critères sont les suivants : avoir réalisé au moins 50 streams au cours des 12 derniers mois, maintenir une moyenne de 50 spectateurs par diffusion, et totaliser un minimum de 10 000 heures de visionnage. Cette ouverture représente un changement significatif pour le ZEvent, qui jusqu’à présent n’acceptait qu’une sélection restreinte et soigneusement choisie de créateurs.
Ce nouveau dispositif a suscité de vives réactions. Le député Renaissance Denis Masséglia a déclenché une controverse après avoir annoncé sa volonté de participer à l’édition, notamment critiqué par le streamer Antoine Daniel. En réponse à ces débats, les organisateurs ont mis en place une charte éthique précisant les principes à respecter et excluant clairement les personnes actuellement ou ayant été engagées dans un mandat politique. Adrien Nougaret, plus connu sous le pseudonyme de ZeratoR, est l’un des streamers les plus populaires de France, avec 1,6 million d’abonnés sur Twitch. En plus de co-fonder l’événement, il a accepté de nous livrer son point de vue sur cette édition au format inédit.
Une charte pour cadrer l’événement : quels objectifs ?
Franceinfo : Vous avez récemment dévoilé une charte. Quel en est le but ?
ZeratoR : Cette charte a été conçue pour éviter que certains comportements sortent du cadre de ce pourquoi nous organisons cette collecte. Une dizaine de personnes ont participé à sa rédaction. Avec le nombre grandissant de personnes intéressées par le ZEvent, nos efforts visent à ne pas exclure mais plutôt à recentrer, et à encourager un maximum de participants à s’aligner sur les valeurs fondamentales de l’événement. Pour nous, cela se traduit par l’inclusivité, la bienveillance, la tolérance et un fort engagement citoyen.
Pourquoi exclure les élus, actuels ou anciens, de l’événement ?
Effectivement, la charte stipule clairement que les personnes occupant ou ayant occupé un mandat politique ne sont pas admises. Cela répond à notre volonté d’écarter tout ce qui pourrait détourner l’attention du but premier de la collecte. J’ai entendu des commentaires affirmant que le ZEvent se voulait apolitique, or c’est incorrect. Organiser une telle initiative de collecte implique forcément une forme d’engagement politique au sens large. Néanmoins, nous avons toujours été très attentifs à rester non partisans. Ainsi, nous avons décidé dans cette charte d’instaurer la neutralité au niveau des partis politiques et des confessions, sans pour autant prétendre être neutre sur la scène politique elle-même.
Le député Denis Masséglia devra donc renoncer à participer ?
À première vue, cela semble effectivement incompatible avec la charte.
Comment garantir le respect de cette charte ?
L’inscription est ouverte à tous ceux qui répondent aux critères sur les réseaux sociaux, sans autre filtre ni sélection. Toutefois, si nous repérons un comportement qui ne correspond pas aux valeurs énoncées, nous en discutons au sein du comité d’organisation du ZEvent. Nous pouvons alors décider d’exclure un participant ou non. Cela dit, dans 99,9 % des cas, cela ne sera pas nécessaire.
Quels sont précisément les critères techniques imposés ?
Pour pouvoir s’inscrire, il faut avoir réalisé au moins 50 streams dans l’année écoulée, une moyenne d’audience d’au moins 50 spectateurs par live, et cumuler 10 000 heures de visionnage. Dans le milieu du streaming, ces seuils ne sont pas très exigeants. L’idée est d’encourager aussi les petites communautés à y prendre place et à contribuer, même si elles sont modestes. Mais il faut garder en tête que le ZEvent ne se veut pas une simple tribune personnelle. Il faut d’abord et avant tout qu’il bénéficie à la cause soutenue – c’est un projet collectif, pas une vitrine individuelle.
Les dons transitent-ils via les streamers ?
En aucune façon. Les créateurs de contenu ne font office d’intermédiaires pour la collecte des dons. L’argent est versé directement à la Fondation de France. Nous ne faisons pas office d’agrégateurs de fonds. Cette information a d’ailleurs été clairement affichée sur le site du ZEvent, pour dissiper toute confusion à ce sujet.
Le concert d’ouverture génère-t-il des fonds pour la collecte ?
Le concert représente un budget assez conséquent. Heureusement, les artistes acceptent généralement de jouer quasiment bénévolement pour l’événement. J’ajoute « quasiment » parce qu’il y a toujours quelques frais à prendre en compte, comme le staff ou les droits SACEM. Ce n’est pas comparable à un cachet de grand festival. En général, grâce à la billetterie et au merchandising vendus sur place, nous parvenons à reverser une part importante à la cagnotte. Par ailleurs, lors de l’ouverture du live le vendredi, nous annonçons le montant déjà récolté grâce au concert de la veille.
Quelle est la part des dons provenant des jeunes ?
Pour être honnête, il est difficile de mesurer précisément l’implication des plus jeunes. Cependant, la majorité du public du ZEvent est majeure. Ce que l’on observe parfois, ce sont des témoignages de parents qui expliquent qu’après avoir visionné l’événement en famille, leurs enfants souhaitent faire un petit don, souvent autour de 10 euros. Tous les ans, on reçoit régulièrement des messages de ce type. Quant à l’idée reçue selon laquelle les enfants utiliseraient la carte bancaire de leurs parents sans permission, je pense sincèrement qu’il s’agit d’un mythe.