À partir du 1er octobre, certains acheteurs de véhicules électriques pourront bénéficier d’un coup de pouce supplémentaire de 1 000 euros, à condition que les batteries utilisées par ces voitures soient européennes. Cette aide nouvelle, annoncée lundi par le gouvernement, vient s’ajouter aux dispositifs qui existaient déjà.
Un coup de pouce financier supplémentaire pour les acheteurs de voitures électriques. Le gouvernement a dévoilé, le lundi 8 septembre, une aide de 1 000 euros destinée à l’achat d’un véhicule électrique équipé d’une batterie fabriquée en Europe. Cette somme vient s’ajouter au bonus écologique. Cette “prime complémentaire exceptionnelle”, annoncée peu avant la chute du gouvernement de François Bayrou, porte le total des aides au-delà de 5 000 euros, selon les niveaux de ressources.
Selon Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique qui a démissionné, l’objectif est de privilégier les véhicules dont les batteries sont produites en Europe et dont le processus de fabrication émet moins de gaz à effet de serre. C’est, selon elle, une mesure qui bénéficie à la fois au pouvoir d’achat, au climat et à l’industrie. Un enjeu majeur, dans la mesure où les transports représentent 34 % des émissions de CO2 françaises et où ces émissions proviennent principalement des voitures particulières (53,2 %), rappelle le Haut Conseil pour le climat dans son rapport publié début juillet.
Cette nouvelle aide entrera en vigueur le 1er octobre, et la liste des véhicules éligibles sera publiée dans les prochains jours sur le site de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Après des baisses importantes ces dernières années et, notamment, la suppression de la prime à la casse, le bonus écologique pour l’achat d’un véhicule électrique avait déjà été revalorisé le 1er juillet. Et ce ne serait pas le seul coup de pouce pour faciliter l’achat d’un véhicule plus propre. Franceinfo dresse l’inventaire des dispositifs accessibles aux particuliers.
Le soutien financier pour l’achat d’un véhicule électrique
C’est lui qui bénéficie de la mise à jour la plus récente annoncée par le gouvernement. Le bonus écologique pour l’acquisition d’une voiture électrique neuve pouvait atteindre, depuis le début juillet, jusqu’à 4 200 euros pour les ménages modestes et intermédiaires dont le revenu fiscal par part est inférieur ou égal à 16 300 euros. Les autres foyers restaient éligibles à un maximum d’aide de 3 100 euros. “La prime de 1 000 euros vient porter [le montant maximum] jusqu’à 5 200 euros”, précise ainsi le ministère de l’Economie.
D’après Bercy, plus de 850 000 bons écologiques ont été attribués pour l’achat d’un véhicule électrique depuis 2020, représentant un soutien d’environ 5 milliards d’euros. Ce financement ne dépend plus du budget de l’État, mais des certificats d’économie d’énergie (CEE). Grâce à ces certificats, les fournisseurs d’énergie, tels qu’EDF ou TotalEnergies, doivent financer des actions d’économies d’énergie. Concrètement, les acheteurs doivent remettre leur avis d’imposition au concessionnaire, qui enregistre la vente en ligne sur la plateforme du fournisseur d’énergie.
Pour bénéficier de l’aide, les conditions suivantes s’appliquent : la voiture neuve ne doit pas coûter plus de 47 000 euros TTC, peser moins de 2,4 tonnes et obtenir un score environnemental supérieur au seuil minimum requis, ce qui exclut notamment les voitures fabriquées en Chine. L’Ademe a mis à disposition un outil de recherche pour vérifier l’éligibilité du véhicule envisagé.
Le bail social pour véhicules électriques
Le “leasing social” entame sa prochaine saison à partir du 30 septembre. Cette offre prévoit des locations de voitures électriques pour une durée minimale de trois ans, à moins de 200 euros par mois selon le prix du véhicule. Elle s’adresse aux ménages modestes dont le revenu fiscal de référence par part est inférieur ou égal à 16 300 euros. “C’est l’une des rares aides qui cible des populations qui n’ont pas les moyens d’acheter une voiture électrique. C’est un programme important”, explique Léo Larivière, chargé de la transition automobile à l’ONG Transport & Environnement à Franceinfo.
Pour en bénéficier, le demandeur doit résider à plus de 15 kilomètres de son lieu de travail et utiliser son véhicule personnel pour s’y rendre, ou parcourir plus de 8 000 kilomètres annuels dans le cadre professionnel, précisent les grilles de l’Ademe. L’offre est limitée à environ 50 000 véhicules, dont le prix ne peut excéder 47 000 euros. Le véhicule doit aussi peser moins de 2,4 tonnes et satisfaire au score environnemental requis par l’Ademe.
“Vous pourrez faire votre choix parmi les modèles proposés par les loueurs agréés qui répondent aux critères d’éligibilité du dispositif”, indiquent les ministères des Transports et de la Transition écologique. Le groupe Stellantis, qui avait fourni 70 % des véhicules en 2024, a annoncé pour 2025 des locations à partir de 95 euros par mois sur ses modèles compacts Citroën e-C3, Peugeot e-208 et Fiat Grande Panda. Renault, de son côté, a lancé des offres sur les R5, R4 et Mégane électriques. “J’aurais souhaité que plus de véhicules soient financés; la demande est très forte”, déplore Léo Larivière.
La prime de rétrofit
Autre option: la prime consacrée au « rétrofit », qui consiste à donner une deuxième vie à un véhicule thermique en modifiant sa motorisation par un professionnel agréé, afin d’en faire soit une voiture électrique à batterie, soit une hybride rechargeable. Cette transformation peut réduire l’empreinte carbone de près de 81 % par rapport à la poursuite de l’usage du diesel, selon le cabinet Carbone4. “C’est une solution crédible d’un point de vue climatique: on évite de mettre sur le marché un nouveau véhicule. En revanche, ce secteur est encore naissant et son modèle économique n’est pas encore stabilisé”, souligne Léo Larivière, qui voit ce dispositif gagner en masse dans l’avenir.
Les ménages éligibles à cette prime — dont le revenu fiscal de référence par part est inférieur ou égal à 26 200 euros, selon le ministère de l’Économie — doivent déposer leur demande dans les six mois suivant l’installation du nouveau moteur. L’aide ne peut pas dépasser 80 % du coût de la transformation, avec un plafond de 5 000 euros pour le passage à l’électrique ou de 3 000 euros pour le passage à l’hybride rechargeable.
Des aides locales cumulables
Outre ces mécanismes nationaux, la plateforme Je change ma voiture, pilotée par le ministère de la Transition écologique, répertorie toute une série d’aides locales. Ces soutiens complémentaires, proposés par les régions, les départements et les communes, s’ajoutent aux aides nationales et restent cumulables avec elles.
Par exemple, la métropole du Grand Paris propose une aide à l’achat pour les véhicules électriques, hybrides rechargeables, véhicules non rechargeables, hydrogène ou fonctionnant au gaz naturel véhicule, neuf ou d’occasion, couvrant jusqu’à 80 % du prix et 6 000 euros selon les revenus et sous condition de mise à la casse d’un véhicule thermique. À Lyon, les aides de la métropole varient entre 500 et 3 000 euros. À Toulouse, le montant peut atteindre 5 000 euros. Et à Rouen, on peut obtenir jusqu’à 4 000 euros. “C’est un véritable maquis, ces aides peuvent évoluer en cours d’année”, avertit Léo Larivière. “Si vous envisagez d’acheter une voiture électrique, pensez à vérifier les offres de votre région ou de votre métropole.”
Des aides pour l’installation des bornes de recharge
Il existe aussi des aides dédiées à l’installation de bornes de recharge. Léo Larivière rappelle : “Il existe des aides à l’achat, mais aussi des aides pour l’installation de bornes chez soi.” Le programme Advenir subventionne ces infrastructures dans les immeubles collectifs à hauteur de 50 % du montant hors taxe, et jusqu’à 5 000 euros selon les cas, détaille son site. Il existe également un crédit d’impôt destiné à financer l’installation de bornes à domicile. “Le crédit d’impôt équivaut à 75 % des dépenses, avec un plafond de 500 euros par système de charge pilotable”, indique le site de l’administration. Ce dispositif n’est pas illimité dans le temps et prend fin fin 2025, même s’il pourrait être renouvelé. “Il est difficile d’y voir clair compte tenu de la situation budgétaire actuelle”, remarque Léo Larivière.